Le rôle de l’église dans l’horreur de la colonisation

Les Vaticonneries ne datent pas que d’aujourd’hui.Voici un extrait du message du ministre belge des colonies, Mr Renquin en 1920 adressé aux missionnaires envoyés au Congo.

50 ans déjà, mais 50 ans seulement que les peuples d’Afrique ont retrouvé l’illusion de la liberté. Cette illusion restera ad vitam aeternam tant que les fils, les petits fils d’Afrique et la jeunesse occidentale resteront ignorants de l’histoire, la vraie ! Travestir l’histoire, occulter le sujet, nier les faits pendant 50 ans n’aura conduit qu’a un chaos social mené par de violentes crises identitaires et un repli communautaire sans précédent.

Tel un boomerang, la vérité revient éclabousser la société occidentale et menace de l’étrangler à condition de passer aux aveux. Malheureusement, les oreilles malentendantes et sélectives des femmes et hommes politiques conduisent tout un peuple vers l’abîme. Serait-il erroné de reconnaitre que les richesses occidentales actuelles reposent sur l’expropriation, l’esclavage et l’exploitation des peuples les plus pauvres d’aujourd’hui ? Certes, qui dit reconnaissance dit repentance et qui dit repentance dit réparation, mais quoi donc de plus logique ? La démarche ne vaut-elle pas la chandelle ? D’autant plus qu’elle serait profitable a tous, tant à l’Afrique qui en a assez des aides liées qu’à l’Europe, surtout à l’Europe car c’est au cœur de cette démarche que résiderait une grande partie des solutions à ses problèmes socio-économiques.

Pleurnicher n’est certainement pas la manière la plus futée de se sortir la tête de l’eau. Même si il est vrai, certains utilisent cet alibi historique comme prétexte à l’immobilisme, La grande partie de l’Afrique manifeste plus que jamais le désir de s’exprimer, de s’affranchir, de grandir par son propre modèle et redonner vie à ses citoyens.

colon

Seulement, l’obstacle est là, les chaînes n’ont jamais été coupées, elles ont changé de formes et de couleur, mais triplées de volume, la dépendance est bien présente, le colonisateur n’est jamais parti. Ses outils principaux ; l’OMC, les ONG, la diplomatie, les multinationales… Ses meilleurs alliés ; les dictatures et les guerres civiles, sans oublier dame religion. Tiens ! Le christianisme, l’allié le plus fidèle depuis 1910 ; Le somnifère des consciences, l’anesthésie des peuples d’Afrique. Amérique Latine et Afrique, un réservoir d’enfants de cœur, d’esprits « pieux » au sens du pardon phénoménal et pas seulement ; siège de la misère du monde entier. Simple hasard ? J’en doute.

« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse se termineront toujours en la gloire du chasseur » disait le professeur Ki-Zerbo.

Voici un extrait du message du ministre belge des colonies, Mr Renquin en 1920 adressé aux missionnaires envoyés au Congo. Les Vaticonneries ne datent pas que d’aujourd’hui.

« La tâche que vous êtes conviés à accomplir est très délicate et demande beaucoup de tacts : Prêtres, vous venez certes pour évangéliser mais cette évangélisation doit s’inspirer de notre grand principes : avant tout, les intérêts de la métropole. Le but essentiel de votre mission n’est donc point d’apprendre aux noirs à connaitre Dieu. Ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à Mangu, Zambé ou à Ngalkola et que sais-je encore. Ils savent que tuer, voler, coucher avec la femme d’autrui, calomnier, injurier etc.. C’est mauvais. Ayons le courage de l’avouer, vous ne venez donc pas leur apprendre ce qu’ils savent déjà. Votre rôle consiste essentiellement à faciliter la tâche aux administrateurs et aux industriels. C’est donc dire que vous interpréterez l’évangile de la façon qui sert mieux nos intérêts dans cette partie du monde… Vous veillerez entre autre à :

1) Désintéresser nos sauvages des richesses dont regorgent leurs sols et leurs sous sol…Votre connaissance de l’évangile permet de trouver facilement les textes qui recommandent et font aimer la pauvreté, par exemple : « heureux les pauvres, car le royaume des cieux est à eux »

2) Les contenir pour éviter qu’ils se révoltent. Les administrateurs et les industriels se verront obligé de temps en temps de recourir à la violence

3) Les détacher et leur faire mépriser tout ce qui pourrait leur donner du courage. Je songe à leurs nombreux fétiches…

4) Eviter de développer l’esprit critique dans les écoles, apprenez à croire et non à raisonner. instituez pour eux un système qui fera de vous de bons détectives pour dénoncer tout noir qui a une prise de conscience et qui revendique l’indépendance nationale.

5) Enseignez leur une doctrine dont vous ne mettez pas vous-même les principes en pratique…si ils répliquent, fâchez vous et répondez « heureux ceux qui croient sans protester »

6) Dites leurs que leurs statuts sont l’œuvre de satan, confisquez les et allez en remplir nos musées et Terrence du Vatican.

7) Considérez tous les noirs comme des petits enfants que vous devez continuer à tromper même longtemps après l’indépendance.

8) Exigez qu’ils vous appellent tous MON PÈRE.

Ce sont là chères compatriotes quelques unes des pratiques que vous appliquerez sans faille…

Le roi attache beaucoup d’importance à votre mission. Vous jouirez de la très grande protection des administrateurs, vous aurez de l’argent pour vos œuvres évangéliques et vos déplacements. Vous recevrez gratuitement des terrains de construction pour leur mise en valeur. Main dans la main pour la grandeur de notre patrie. Vive le souverain, vive le royaume. »

50 ans plus tard, c’est une Afrique dépouillée, déplumée et dépecée qui est célébrée par tous ! Maîtres et esclaves font communion aujourd’hui pour fêter. Mais… fêter quoi au juste ?

Il n’y a pas plus esclave, que l’esclave qui se croit libre.

Par Nel Nziemi Tsopo

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