Cameroun : un journaliste écroué sollicite l’intervention de Sarkozy

Un journaliste camerounais incarcéré depuis plus de six mois et admis courant août à l’hôpital à Yaoundé a affirmé mardi à l’AFP avoir écrit au président français Nicolas Sarkozy pour solliciter son intervention.

« J’ai fait déposer hier (lundi) à l’ambassade de France (à Yaoundé) une lettre à l’intention du président Sarkozy », a déclaré Robert Mintya, ancien directeur du journal Le Devoir qui a cessé de paraître.

La lettre, dont l’AFP a pu lire une copie, a été rédigée le 17 août, quelques jours avant l’hospitalisation de M. Mintya à la suite d’une agression, selon lui, perpétrée dans la nuit du 8 août dans sa cellule.

« Nous vous prions de vous impliquer davantage, afin que justice nous soit rendue (dans le) respect des droits de la défense et en toute équité », écrit le journaliste dans son courrier, assurant souffrir « de graves troubles crâniens » à la suite de son agression.

« Nos multiples requêtes de mise en liberté provisoire ont tout simplement été rejetées sans raison valable », se plaint Robert Mintya, admis depuis le 25 août à l’Hôpital central de Yaoundé.

Dans un communiqué publié mardi, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) « exprime sa très vive préoccupation pour l’état de santé de M. Mintya », estimant que « son pronostic vital est engagé ».

Selon RSF et le journaliste, M. Mintya a reçu mardi « une bourse d’assistance » dont le montant n’a pas été révélé, « pour qu’il puisse consulter un spécialiste et évaluer les soins dont il a besoin ». M. Mintya a indiqué qu’il subirait mercredi des examens médicaux.

Il a été écroué le 10 mars en même temps que Serge Sabouang, directeur de publication du bimensuel La Nation, et Ngota Ngota Germain dit Bibi Ngota, directeur de publication de l’hebdomadaire privé Cameroun Express. Bibi Ngota est décédé en détention le 22 avril.

Inculpés de « faux et usage de faux », les trois journalistes sont accusés d’avoir imité la signature du Secrétaire général à la présidence, Laurent Esso. Les faits – que nient les deux journalistes – ont été requalifiés en « coaction de contrefaçon de signature, de marques et imprimés ».

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