L’Afrique enrichit le Groupe Bolloré : où en est la responsabilité sociale de l’entreprise ?

C’est le secteur Transport et Logistique du Groupe en Afrique qui a connu la meilleure croissance, plus de 5 % malgré la crise ivoirienne en 2011. Les investissements dans ce secteur en Afrique ont un meilleur retour sur investissement, ce qui explique la frénésie pour les ports africains, avec récemment les terminaux de Freetown au Sierra Leone et Conakry en Guinée.

Vincent Bolloré est optimiste et estime que « dans les 50 ans qui viennent, plus de 200 ports vont être privatisés. Le potentiel est énorme » pour son Groupe. Sauf qu’il faut bien s’assurer que la diversité de ses implantations pourraient à terme subir une concurrence plus importante sur un marché plus libre où les interventions connexes de l’Etat français n’auraient pas des répercussions indirectes pour le Groupe Bolloré, comme cela s’est fait au Togo pour le port en eau profonde, sous fond de bagarres familiales de la famille Gnassingbé au pouvoir.

Avec plus de 20 % du chiffre d’affaires en Afrique où se fait l’essentiel des profits, le Groupe Bolloré est soumis aux aléas des risques des démocraties usurpées en Afrique. Avec des prix des matières plutôt en hausse, on pourrait croire que ces produits non transformés en Afrique seraient des « vaches à lait » pour le Groupe, c’est-à-dire, assurer des rentrées substantielles et régulières. Rien n’est moins sûr ! Il faut citer les variations des termes de l’échange. Mais, la nouveauté est que de nombreux dirigeants africains en collaboration avec les pays émergents, découvrent qu’ils gagnent plus à transformer localement que de laisser exporter la matière première non transformée (Huile de palme, Hévéa, Bois, Cacao, etc.).

L’industrialisation à l’africaine commence à prendre corps. C’est tout cela la signification du « Gabon émergent » d’Ali Bongo. De plus, de nombreux responsables africains se demandent si le Groupe ne vient pas faire du « bénéfice en Afrique » pour aller investir en Occident notamment avec le lancement commercial de la voiture électrique Blue Car (Autolib’) qui reste déficitaire pour le moment. C’est cette diversification qui a conduit au succès des batteries électriques « Batscap ».

Il y a une recherche systématique de s’inscrire dans les marchés d’avenir. Cela ne se fait pas sans quelques œufs cassés. C’est toutes ces raisons que l’on trouve résumées dans l’augmentation du risque du titre du holding Bolloré avec une décote sur le marché du Groupe Bolloré, ce par rapport à l’ensemble de ses participations. Le doute s’installe donc en 2011. Le Groupe Bolloré ne pourra plus continuer à compter sur des méthodes décriées en Afrique consistant à varier les formes anciennes de la persuasion qui peuvent aller jusqu’à la corruption, bien sûr sans que les preuves soient palpables. Mais le nombre de ministres africains qui ont « sauté » pour n’avoir pas accepté les conditions des entités représentant le Groupe Bolloré en Afrique sont légions.

Ils ou elles sont souvent au chômage aujourd’hui et n’hésitent plus à expliquer les méthodes appliquées par ce groupe directement à leur encontre. Il n’est pas rare que la décision se fasse directement au niveau des Chefs d’Etat qui perdent leur « foi » nationaliste au profit de l’argent. Où en est la responsabilité sociale de l’entreprise Bolloré ?

Source: Africamaat

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