Afrique du Sud: le refus de donner un visa au dalaï lama jugé illégal

LE CAP – Le gouvernement sud-africain s’est placé dans l’illégalité l’an dernier en refusant de délivrer un visa au dalaï lama pour préserver ses relations diplomatiques et ses intérêts commerciaux avec la Chine, selon un arrêt rendu jeudi par la cour suprême d’appel.

La ministre de l’Intérieur de l’époque, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, a retardé au-delà du raisonnable sa décision concernant la délivrance ou non du visa (…) et en conséquence a agi de manière illégale, selon l’arrêt, qui donne raison au prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu qui avait invité le dalaï lama en Afrique du Sud comme orateur de marque pour fêter ses 80 ans.

L’arrêt constate que, si le visa n’a pas été refusé, il y a la preuve d’une ingérence et que le dossier a été délibérement retardé pour éviter toute décision. Le leader spirituel tibétain, prix Nobel de la paix 1989, est considéré par Pékin comme un dangereux séparatiste.

Il aurait dû être présent en Afrique du Sud pour prononcer un discours sur la paix mais avait annuler son voyage et se contenter d’une intervention par vidéo-conférence depuis sa résidence en exil de Dharamsala en Inde.

Son absence avait déclenché une avalanche de critiques en Afrique du Sud et la colère de l’archevêque qui avait dénoncé en des termes extrêmement vifs la complaisance des dirigeants sud-africains actuels envers le régime chinois.
Il avait dénoncé un reniement moral et politique des idéaux de l’ANC, le parti qui a renversé le régime raciste de l’apartheid et est au pouvoir depuis 1994, et carrément décrété que l’actuel gouvernement était pire que l’apartheid.

L’affaire avait ensuite été portée devant les tribunaux par deux partis d’opposition, l’Inkatha Freedom Party (IFP) et le Congrès du Peuple (Cope).
La question du visa du dalaï lama devrait bientôt revenir sur le devant de la scène, le président de l’IFP Mangosuthu Buthelezi l’ayant invité à assister à un petit-déjeuner de prière en mars.

Le dalaï lama n’a jamais eu de problème pour venir en Afrique du Sud en 1996, puis à nouveau en 1999 et 2004, du temps de la présidence de Nelson Mandela puis de son successeur Thabo Mbeki. Mais il n’a pas pu y remettre les pieds depuis l’élection à la présidence de Jacob Zuma en 2009.

Source: Afp

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