Belgique, la chasse aux étudiants camerounais par le gouvernement fédéral
Gabriel Hervé Domgue, étudiant camerounais à l’ULB est au bord de l’expulsion.
Il y en a trop! le faisait remarquer le secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations, Théo Francken, parlant d’étudiants camerounais dont-il a décidé d’en faire sa principale cible.
« Nous remarquons parfois que des étudiants, venus des pays en voie de développement, voient un visa d’étudiant, qui est par définition temporaire, comme une possibilité d’émigrer définitivement vers la Belgique.»
disait-il en annonçant un screening particulier à partir du Cameroun, car les camerounais étaient à l’origine du plus grand nombre de requêtes pour obtenir des visas d’études sur le territoire belge l’année dernière avec 1949 demandes introduites. Afin d’atteindre ses objectifs, le secretaire d’Etat NVA, le principal parti politique flamand d’extrême droite, use et abuse de tous les moyens en sa disposition.
Gabriel Hervé Domgue, un jeune camerounais inscrit à l’ULB et volontaire chez Oxfam, a été arrêté le 8 avril et transféré le lendemain en centre fermé. Menacé d’expulsion ce mercredi 25 avril, il lance un appel aux autorités belges: il souhaite terminer ses études “dans le but d’être utile une fois rentré dans mon pays”.
Hervé est arrivé en 2011 avec un permis de travail dans le cadre d’un stage. Pour compléter ses compétences, il a pris un diplôme en gestion de projets en 2012, puis s’est inscrit à l’ULB. Il est actuellement en master 2ème année à l’IGEAT (Institut de Gestion de d’Environnement et de l’Aménagement du Territoire).
Hervé devrait se diplômer en septembre, mais l’Office des étrangers en a décidé autrement, parce que ses papiers ne seraient pas en règle. Lui ne demande qu’une chose, c’est de pouvoir terminer ses études avant de rentrer au Cameroun.
«je lance un appel de détresse aux autorités belges pour qu’elles m’aident à sortir du pétrin dans lequel je me trouve»,
écrit ce jeune Camerounais du 127 bis, où il est enfermé depuis le 9 avril.
«J’ai des examens à passer dès le 7 juin et un mémoire sur lequel je travaille et que je dois également présenter en juin. La remise de diplômes est fixée au 13 septembre. Je vous prie, chères autorités, de bien vouloir m’aider afin que je puisse terminer mes études dans le but d’être utile une fois rentré dans mon pays».
Malheureusement pour Hervé, les autorités belges jugent qu’il n’a pas sa place ici. Ce n’est pas ce que pensent les étudiants de l’ULB, qui sont en train de se mobiliser pour lui, ni Oxfam, où Hervé était bénévole, et qui s’est également activée pour l’aider.
À travers Hervé, c’est tous les jeunes Camerounais que les autorités belges veulent décourager, ainsi que le prouvent les mesures annoncées récemment par Theo Francken visant à démasquer les « faux » étudiants qui souhaiteraient venir poursuivre leurs études en Belgique.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter directement Hervé (0465 577 646).