Le 21 septembre 2025, le très symbolique AfricaMuseum de Tervuren, longtemps perçu comme un temple de l’histoire coloniale belge, accueillera une conférence d’un nouveau genre : la première Journée internationale de la souveraineté africaine. Un événement organisé simultanément dans une dizaine de pays africains et au sein de la diaspora, à l’initiative du Comité Ujamaa et du think tank Quilombo. Objectif affiché : mettre la souveraineté et le panafricanisme au cœur des débats, à l’heure où les rapports de force mondiaux se redessinent.

Afrique en transition : l’AES comme prisme géopolitique

Le fil rouge de cette édition belge est clair : « Afrique en transition : l’AES et les nouveaux équilibres géopolitiques ». L’AES, ou Alliance des États du Sahel, coalition née en 2023 autour du Mali, du Burkina Faso et du Niger, sera au centre des discussions. Cette alliance, perçue par certains comme une rupture radicale avec les anciennes dépendances coloniales et néocoloniales, incarne une volonté d’autodétermination africaine dans un monde multipolaire.

Invités à prendre la parole, plusieurs figures intellectuelles et militantes de premier plan viendront croiser leurs analyses : Aminata Traoré, essayiste malienne et ancienne ministre de la Culture, Abdourahamane Oumarou, diplomate nigérien, Pulcherie Gbalet, militante ivoirienne, et Said Bouamama, sociologue franco-algérien connu pour ses travaux sur l’immigration et les mouvements sociaux. Un casting qui promet une conversation sans langue de bois.

Diaspora et jeunesse : un rôle à jouer

L’événement ne se limite pas à une réflexion académique. Il se veut également un laboratoire de coopération entre le continent africain et ses diasporas, en particulier la jeunesse installée en Europe. L’idée est simple : offrir des passerelles concrètes pour que ces jeunes talents puissent contribuer directement à des projets d’innovation, de développement et de souveraineté sur le continent.

En Belgique, pays où la mémoire coloniale reste encore vive, des statues de Léopold II aux débats sur la restitution d’œuvres d’art, la tenue d’une telle conférence résonne comme un contrepoint. Le choix de Tervuren n’est pas anodin : transformer un lieu associé à l’idéologie coloniale en espace de réflexion sur l’autonomie africaine relève presque du geste symbolique.

🗓️ Programme de la journée à Tervuren

13h00 – Accueil des participants
• Ouverture des portes et visite des stands associatifs, collectifs et partenaires.

14h00 – Séquence d’ouverture
• Introduction par la modératrice.
• Prises de parole d’associations locales, d’acteurs politiques et de diplomates.

15h00 – Interventions principales
Les invités d’honneur prendront la parole autour du thème central « Afrique en transition : l’AES et les nouveaux équilibres géopolitiques ».

 Aminata Traoré
 Abdourahamane Oumarou
 Pulcherie Gbalet
 Said Bouamama 

16h30 – Questions-réponses
• Échanges avec le public et débat collectif.

17h00 – Clôture et networking
• Conclusion de la conférence.
• Discussions informelles entre les intervenants, associations et participants.

Une plateforme panafricaniste en construction

Au-delà des discours, la Journée internationale de la souveraineté africaine ambitionne de poser la première pierre d’une plateforme panafricaniste commune. Un espace destiné à coordonner les initiatives, renforcer la visibilité des mouvements et unir les énergies dispersées. À l’heure où l’Afrique cherche à se positionner entre la Chine, l’Europe, les États-Unis et les nouvelles puissances émergentes, ces réflexions s’inscrivent dans une dynamique historique : celle d’un continent qui refuse de rester spectateur et revendique son rôle d’acteur.

Rendez-vous donc à Tervuren, le 21 septembre, pour une journée où passé, présent et avenir du panafricanisme se donneront rendez-vous sous un même toit.