« Pas de noirs ni d’arabes » pour accueillir Shimon Peres
La s.n.c.f aurait procédé à un « tri » raciste de ses salariés à l’occasion de la visite du président israélien Shimon Peres à Paris le 8 mars 2013.
C’est en tout cas l’accusation du syndicat SUD-Rail. Une discrimination qui, si elle est avérée, choque Pascal Boniface, directeur de l’Iris, tout autant que le silence des médias autour de ces consignes raciales.
Qu’est-ce qui devrait étonner et/ou choquer le plus ? Que ce type d’événement puisse avoir lieu ? Ou que cela ait pu se produire dans le silence quasi total des médias ?
Le 10 avril 2013, le syndicat SUD-Rail publiait un communiqué protestant contre les conditions dans lesquelles s’était déroulé, le 8 mars 2013, l’accueil de Shimon Peres, arrivé à Paris dans le Thalys de 10h35.
Discrimination raciale…
Selon le communiqué, « pour son arrivée en gare du Nord, la SNCF a commandé trois porteurs à sa filiale Itiremia afin de s’occuper des bagages de la délégation israélienne. La veille, le responsable de site s’était lancé dans un étrange ‘marché’ au sein du personnel, excluant les ‘noirs et arabes’, car il ne fallait ‘pas de salariés musulmans pour accueillir le chef d’État israélien‘. » Devant l’indignation des salariés, qui demandaient des explications, le responsable a répondu que cette mesure avait été prise pour des « raisons de sécurité ».
On apprend également qu’un des contrôleurs du Thalys, qui est métis, s’est vu interdire de contrôler la voiture où se trouvait Shimon Peres. Pour couronner le tout, un conducteur d’origine maghrébine n’a pas pu aller chercher son train en gare du Nord car il devait traverser la zone où se trouvait le chef d’État israélien.
Il n’est pas possible de savoir qui a pris l’initiative de demander au protocole de la SNCF que ce genre de mesure soit prise, personne ne se précipitant pour endosser la responsabilité d’une décision dont, de toute évidence, l’initiateur aurait préféré qu’elle reste discrète.
Car il s’agit bien d’un cas particulièrement grave de discrimination raciale des individus, étant supposés nourrir des sentiments d’hostilité à un chef d’État étranger en raison de leur religion supposée ou de leur couleur de peau. Cela veut-il dire que tous les noirs, les musulmans et les arabes sont potentiellement antisémites et qu’il faut donc être prudent ? Que fera-t-on si le président palestinien prend le Thalys ? L’inverse ?
… à sens unique ?
Certains défenseurs de la laïcité, si prompts à s’enflammer dans l’affaire de la crèche Baby-Loup, se montrent bien discrets dans cette affaire. Et les médias, si rapides à s’insurger, ont ici fait preuve d’un silence troublant, qui commence à être rompu sur internet.
Certains vont dire qu’évoquer ce sujet revient à mettre de l’huile sur le feu. C’est plutôt le fait de le passer sous silence dans les médias, alors que les réseaux sociaux relaient l’information, qui est dangereux.
Cela renforce le sentiment du deux poids, deux mesures et de discrimination à sens unique. C’est ce silence officiel des médias (qui s’apparente à un mensonge par omission) qui nourrit les théories du complot.
Rappelons tout de même que la visite de Shimon Peres avait pour motif un « plaidoyer pour la paix entre les religions juive et musulmane ».
source: nouvelobs.com
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