INTERVIEW : MARIE-CHARLOTTE PRÉSENTE LE FIFAB 2015
Derrière cet acronyme Fifab se cache un événement cinématographique qui prend de plus en plus d’ampleur en Belgique. Rencontre avec Marie-Charlotte, responsable communication du Fifab 2015.
Que représente l’acronyme Fifab ?
L’acronyme « FIFAB », signifie : Festival International du Film Africain de Belgique et l’équipe du FIFAB 2015 en est à présent à sa deuxième édition…
Pouvez-vous déjà nous dresser un bref bilan de la première édition ?
Comme tout nouveau projet qui tient à se positionner, nous avions beaucoup à prouver à un public qui ne connaissait pas encore le FIFAB.
La thématique retenue en 2014, était « Cinéma et Politique ». Ce qui nous a permis d’aborder la question de l’indépendance, du leadership africain, mais aussi les questions liées au respect des droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire d’Afrique.
Nous avons vécu des moments mémorables et magiques, notamment grâce à la sélection de films plutôt engagés tels que «Lumumba» de Raoul Peck, qui fut suivi d’une importante table ronde qui avait pour question : «Cinéma et politique, 50 ans d’indépendance ou de dépendance?».
La présence du directeur de la Ligue des droits de l’Homme, mais aussi celle des cinéastes, écrivains, historiens, sociologues et doyens de la communauté africaine, n’ont fait que réaffirmer l’engagement que nous avions pris auprès de notre public.
Au cœur du festival, eut lieu la projection de « l’Affaire Chebeya » de Thierry Michel, qui fut suivi d’une session de questions/réponses via Skype, avec Annie Mangbenga Nzinga, la veuve du défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya, assassiné en juin 2010 à Kinshasa en RDC.
Ces deux moments pour moi résument le succès qu’a été le FIFAB 2014 et la raison pour laquelle je me suis à nouveau engagée dans l’édition 2015.
Par le choix des films engagés tels Nella Mutu que l’on peut voir dans votre dossier de presse, peut-on dire que l’Engagement est une caractéristique essentielle de l’événement ?
Tout à fait. L’objectif du FIFAB est de mettre en exergue le fait que le cinéma est l’un voire le meilleur ambassadeur que puisse avoir un peuple.
Les films sont d’importants vecteurs d’images et d’idéologie. Ils nous disent beaucoup sur l’état d’une société et servent notamment d’outils promotionnels de cultures traditions.
Les réalisateurs s’appuient sur cette capacité de diffusion du cinéma, pour toucher le monde et à notre niveau nous voulons sensibiliser notre public aux problématiques qui affectent les membres de nos sociétés.
Aborder le thème du mariage forcé dans « Nella Mutu » de Francisco Yvan Luzemo, permet de dénoncer ces pratiques douteuses encore d’actualité. Autre exemple, le récit de « Tango Negro, les racines africaines du Tango » de Don Pedro quant à lui soulève un autre voile car il faut savoir qu’en Argentine, parler des origines africaines du tango est un tabou…
Cependant, le programme comporte également des éléments de divertissement comme « Villa Matata » de Ronnie Kabuika qui avait pour objectif de réaliser un film 100% congolais, film qui sera projeté en avant-première mondiale samedi soir, ou encore le double volet de la nouvelle série « Une affaire de mini-jupe » réalisée par Paulin Tadadjeu Dadjeu pour SwissAfrowood.
D’ailleurs l’équipe de FIFAB tient encore à remercier ces deux réalisateurs qui feront respectivement le déplacement pour être avec nous depuis leurs pays de résidence respectifs, c’est à dire le Congo RDC et la Suisse.
On imagine derrière le nom Fifab, il y a bien une fine équipe qui exerce un travail de fourmi…
L’équipe de pilotage de l’événement est composée essentiellement de 4 membres: le président, la coordinatrice, la marraine qui s’occupe de la programmation et du contenu ainsi que moi même, la chargée de communication. À ce quatuor, vous pouvez rajouter notre Webmaster/Infographiste, Bravo Ngoma, qui consacre un temps fou à s’assurer que nos outils de communication soient au complet!
Bien qu’il s’agisse d’un travail d’équipe, il faut néanmoins avouer que notre coordinatrice Sophie Van Herck nous épaule fortement dans chaque domaine, qu’importe le moment, lorsque nécessité oblige. Cette femme m’épate car elle a une sacrée endurance.
Avec tout ce beau monde et ce travail à amacher, je voudrais dire « Chapeau bas » à mon équipe de choc!
Et vous ? Marie-Charlotte Tatepo ? Quel y est votre rôle ? Comment y avez-vous atterri ?
Mon rôle consiste tout d’abord à assurer que les informations relatives au contenu et à la forme du festival soient transmises aussi clairement possible au grand public, afin de les attirer à notre événement annuel qu’est le FIFAB.
Ceci ce fait à travers les réseaux sociaux tels que Twitter ou Facebook, mais aussi lors d’autres événements auxquels j’assiste en tant que Responsable des relations publiques ou encore lors d’interviews radio.
Deuxièment, j’assure la continuité avec les médias afin que les journalistes m’accompagnent dans cette campagne de communication et fassent connaître le Festival International du Film Africain de Belgique sur l’entièreté du territoire belge, ainsi qu’aux delà de nos frontières nationales.
Dans un troisième temps, je me charge des partenariats pour le festival, afin d’apporter une diversité à notre public. J’aimerais d’ailleurs remercier tous les partenaires du Festival qui m’ont fait confiance en s’engagant sur ce projet avec moi.
Par rapport au 1er événement, y a-t-il un ou deux scoops que vous pourriez déjà nous révéler pour cette promotion média ?
Cette année, un grand carnaval africain précédera la soirée d’ouverture du festival. Nous allons prendre possession des rues du quartier Matonge durant près de 2 heures avec un cortège et des animations de rue. Tout ceci rythmé par Wivine Ngoy-Mutemba et son ballet international africain.
Nous sommes également très fiers de pouvoir vous offrir des films inspirationels en avant premières mondiales et « Abeti Masikini, le combat d’une femme » de Laura Kituka et Ne Kunda Nlaba, en fait partie.
Ce film est un passionnant voyage à travers la vie d’Abéti, de sa jeunesse à sa disparition. Un combat de tous les instants pour se frayer un chemin dans un milieu qui était la chasse gardée des hommes.
Au final, sa détermination, son audace et son amour du travail feront d’elle une icône internationale, une artiste adulée partout.
À propos du public visé. Public cible ? Public général ? Expliquez-nous les choix qui guident ces décisions.
Notre festival a pour objectif de promouvoir et de mettre en avant la culture africaine, à travers les productions cinématographiques et audiovisuelles des cultures d’Afrique en direction du public belge, des professionnels du secteur, des distributeurs cinéma et diffuseurs télévision. Notre public est donc mixte.
Les professionnels du monde du cinéma qui participent à l’événement et ceux qui y assistent, auront la possibilité de nouer des nouveaux liens, trouver des nouvelles méthodes de distribution et pourquoi pas créer des nouvelles synergies gagnantes en se créant des nouveaux partenaires.
Nous voulons aussi sensibiliser les cinéphiles en donnant à ces films une large visibilité et ainsi leur permettre de se faire une place dans le paysage du cinéma en Belgique. Si nous ne consommons pas afro, la valeur de notre communauté ne sera jamais réellement appréciée et je vous l’assure, la communauté africaine contient énormément de talents qui n’attendent que d’être exposés. Là est notre démarche.
Le sous-titre de l’événement : « matongè fait son cinéma », n’est sûrement pas anecdotique ? Dites-nous en plus.
La marraine du FIFAB 2015, Monique Mbeka Phoba, une grande cinéaste d’origine congolaise, nous propose à travers sa programmation de jeter un coup de projecteur (durant 3 jours) sur une réalité encore méconnue, celle des œuvres des originaires d’Afrique vivant en Belgique.
Notre festival s’étant domicilié à Matonge, le quartier africain de Bruxelles, il nous a semblé opportun de mettre en lumière les faiseurs d’images qui ont à cœur d’illustrer la réalité plurielle de la capitale de l’Europe.
De plus le titre de cette deuxième édition nous a aussi été inspiré par un film documentaire réalisé par Patoma Gboya, Pulusu Homban, Olivier Barlet, « Matonge, un quartier africain au coeur de l’Europe » qui sera projeté lors de la soirée d’ouverture. Les récits recueillis au cœur de Bruxelles, dans ce quartier africain, sans complexe, installé depuis quelques décennies dans la commune d’Ixelles.
À la suite de cet interview avec vous, les deux mercredis qui suivront, nous donnerons la parole respectivement au président et à la marraine de l’événement. Mais avant, comment pouvez-vous nous décrire ces deux personnages ?
Le président du Fifab Mathieu Panou, un Belge d’origine Togolaise est une personne déterminée, motivée et pleine de ressources, qui réussit à fédérer des gens compétents autour de lui.
Il est le porteur du projet et sa marque reste indélébile sur la présentation du festival, tant au niveau des outils de communication, que dans les choix de programmation. Il est très engagé dans sa communauté et tient à lui donner la part belle.
Quant à la marraine, Monique Mbeka Phoba, elle représente vraiment pour moi la femme forte. Intelligente et charmante à la fois, elle est une tendre épaule sur laquelle les autres peuvent se reposer (de temps en temps)… C’est une personne qui est toujours prête à conseiller son prochain et partager ses expériences pour y arriver.
Réalisatrice, productrice et poétesse, elle a plusieurs cordes à son arc et une richesse de connaissance en elle. Elle est pour moi une source d’inspiration car elle connaît les filons et les démarches à suivre pour atteindre un objectif. C’est notre maman.
Pour finir. La plume vous est donnée pour rédiger par vous-mêmes le message publicitaire qui doit inciter et susciter le public à venir massivement au Fifab 2015.
Oyé oyé, Festivaliers & Festivalières!
Nous vous convions à la 2ème édition du Festival International du Film Africain de Belgique, qui aura lieu du 18 au 20 Septembre 2015 au Théâtre Molière 3 Sq. Du Bastion, à 1050 Ixelles.
Plus de 20 films à l’affiche dont des avant-premières, le tout saupoudré de 3 débats aux thématiques interpellantes, notamment : « l’absence de l’acteur noir sur les écrans blancs » et 1 leçon de cinéma donnée par notre Marraine Monique Mbeka Phoba.
Pour plus amples informations rdv sur notre site fifab.be, par mail communication@fifab.be ou notre page FB event https://m.facebook.com/events/
N’hésitez pas à me contacter par mail.
Bien à vous,
Marie-Charlotte Tatepo
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