Comportement alimentaire d’immigrés subsahariens : analyse et diagnostic
Alimentation des immigrés subsahariens et modifications dans les traditions de préparations culinaires : une des raisons du nombre toujours croissants des personnes en surpoids ou obèses dans ces populations.
Assouvir des besoins quantitatifs en nourriture
Il reste que les populations africaines d’immigration récente sont confrontées à de multiples difficultés de la vie courante. Dans la plupart des cas, les hommes qui arrivent souvent seuls en Europe sont démunis d’un savoir-faire culinaire et se contentent de produits faciles à utiliser : pâtes, pain, conserves… Les femmes, elles, se heurtent à l’acquisition du vocabulaire, la connaissance du réseau commercial, les courses dans un supermarché, les nouveaux rythmes de vie, les fluctuations saisonnières, etc.*
Des questions complexes qu’on ne peut résoudre sans tenir-compte de différents paramètres, préparer des repas avec un budget restreint tout en s’adaptant à des produits nouveaux et en répondant aux attentes des enfants. C’est ce qui explique la tendance à la conservation du modèle traditionnel de repas et les demandes de conseils pratiques pour utiliser des produits nouveaux (conservation des produits frais, huiles de cuisson, modes de préparation des légumes, etc.). Sans compter que pour la plupart de ces immigrés, le pays européen d’accueil représente un pays d’abondance et de diversité où ils peuvent d’abord assouvir leurs besoins quantitatifs en nourriture et ne se posent pas, dans un premier temps, la question de la qualité nutritionnelle : » Quand tu manges bien, tu es protégé. Si tu as le ventre vide, tu es malade » !
Influence de la communauté
Face aux conseils nouveaux diffusés par les relais de l’éducation pour la santé – le nutritionniste, le ou la diététicien(n) e, les individus ont souvent tendance à chercher dans leur groupe un accord de leurs pairs avant de modifier leurs habitudes.
Que va faire une femme des conseils qu’elle ne peut, à elle seule, mettre en pratique ?
Comment va-t-elle chercher à concilier ses éventuelles aspirations au changement avec son besoin légitime de sécurité, d’appartenance et les logiques sociales de son milieu ?
Jusqu’où peut-elle se différencier sans s’exclure ?
Comprendre, respecter les pratiques et les différences est sans doute le meilleur point d’ancrage, avant même de tenter de modifier des habitudes : « Certaines pratiques alimentaires traditionnelles sont abandonnées tandis que d’autres demeurent et celles-ci prennent un surcroît de la valeur, une revalorisation culturelle, le plat qui reste dans les habitudes, le repère. « , prévient Manuel Calvos.
Un vaste ensemble géopolitique où l’alimentation est porteuse de symboles, de partage et de plaisirs. Confrontées dans leur nouveau pays à des changements socioculturels bien profonds – dont les pratiques alimentaires sont l’un des volets
Et bien tous ces repères ont été quelque part un peu bafoués : travestis par la sur-utilisation de certains ingrédients dans la préparation de ces plats dits « traditionnels ».
Alimentation des immigrés subsaharienne et les modifications dans les traditions de préparations culinaires
Caractéristiques de la cuisine d’immigrés subsahariens : Un aspect flagrant !!! Apport de matières grasses dans l’alimentation.
Il ne s’agit pas ici de changement dans les habitudes alimentaires, ni d’une modification de fond dans la pratique culinaire, mais à cause (ou grâce) à ladisponibilité de certains ingrédients de préparations culinaires (huile, viande de basse qualité = morceaux gras de troisième catégorie), on assiste à une surconsommation de certains type de plats et une grande fréquence de présence de ces plats au menu :
Des aliments frits :banane plantain frits, beignets, poissons frits, poulets frits
Des plats composés uniquement d’aliments frits (beignets ou bananes plantain mures frits + haricots « frits » + poulets frits)
De grandes quantités d’huile ou autres matières grasses ajoutées lors de la cuisson
Les techniques de préparation qui masquent plus ou moins la quantité de grasse ajoutée
légumes sautées avec beaucoup d’huile ajoutée,
Haricots à la sauce tomate encore appelé « Haricots frits »,
Viandes en sauce : Ndolès, sauce graine( ou sauce à base de jus de noix de palme), sauce d’arachide (Moambe), Fumbwa, Condrès, Le yassa ; poulet, bœufs, agneaux, mouton, poisson … toutes ces viandes sont souvent faites revenues dans l’huile avant d’être mis en sauce
Ce n’est pas pour autant que la quantité de féculents dans l’assiette ait diminué ; on se sert toujours une bonne quantité de riz, de pommes de terre, Fufu, ignames, manioc, banane plantain, couscous de semoule…. Avec un appétit ainsi saturé par l’excès de gras consommé (gras de viande, huile ou grasses ajoutées…), la satiété arrive aussi rapidement et alors, il y’a plus de place pour les fruits les légumes et d’autres aliments plus légers.
Exemple 1 légumes sautés aux oignons Oublié nos bonnes vieilles pratiques !!! Nos bon légumes fraîchement cueillis, cuits, et sautés : oignons + peu d’huile (car moins disponible) + poisson fumé (sans mauvaise grasse tel les grasses animales contenues dans les viandes)…. Pour ne citer que cette recette.
Exemple 2 : haricots à la sauce tomate dit « haricots frits » Le haricot prit tout seul est un aliment assez équilibré en protéines, lipide, glucides et fibres alimentaires. Dans la tradition culinaire ce plat est cuisiné au Cameroun sans ajout de viande. Cuisiné de cette façon, ce plat suffisait à combler l’appétit du consommateur. Ici les immigrés y rajoutent de la viande… et quelles viandes ? Les morceaux de 3ème choix pleins de grasses.
Subtilement, vous comprenez bien qu’il faille diminuer la consommation d’aliments frits, les sauces grasses, les viandes grasses, la quantité des féculents. Alors il y aura de la place pour introduire dans votre alimentation des produits tels que des fruits et les légumes- l’eau.et les produits laitiers.
Comprendre les traditions alimentaires des Africains, respecter leurs pratiques et les différences est sans doute essentiel.
Dans la majorité des cas, excès alimentaires rîmes avec surpoids. Le fait de prendre subitement du poids quelques mois après avoir immigré en Europe (sans autre raison qui l’explique) traduit bien ce désordre alimentaire, du changement dans la pratique culinaire et la fréquence de consommation des plats gras.
Dans tous les cas, une adaptation est nécessaire, ces conseils devront être complétés, et éclairés par des professionnels en matière de nutrition qui ont une bonne connaissance des habitudes alimentaires de ces populations immigrées et comment utiliser sans exagération, les ingrédients et produits alimentaires du pays d’accueil dans la pratique de leurs traditions culinaires. Au vu de la multitude de produits et des gammes de produits alimentaires sans cesse renouvelés auxquels nous sommes confrontés, une réorganisation de la journée alimentaire par des conseils et des orientations s’avère nécessaire. Rien qu’en réduisant la fréquence de consommation de ces produits gras , les résultats sont visibles.
Il s’agit par exemple au regard de votre habitude alimentaire et vos préférences de :
1 – réorganiser les Matins du « travailleur pressé » :
après s’être apprêté pour aller au boulot et pressé par le temps qui lui reste, préfère sauter le petit déjeuner, dans ce cas lui proposer des exemples de menus petit déjeunée rapide ou quels types de menus à emporter est pratique et adapté a son rythme de la matinée.
S’assurer lors d’achat des denrées alimentaires, que les aliments nécessaires pour le petit déjeuner est bien présent dans la listes des courses. Il faut le dire que, comme une peur de la disette du manque, certains aliments non très usuels remplissent parfois les frigos et les placards de cuisine et finissent à la poubelle) ; c’est réorganiser les priorités d’achats pour la semaine ou le mois sans que cela vous coûte nécessairement plus cher (ceci se fait sous forme d’Atelier ECONOMAT et REORGANISATION DES RESERVES chez HS&S).
2 – Il s’agit de redéfinir la place et l’intérêt de certains aliments dans une journée alimentaire afin de les réintroduire ; ce sont des aliments simplement oubliés lors de vos courses.
3 – C’est proposer des recettes de préparation des plats africains peu gras, contrôler la fréquence de consommation de certains de ces plats et la quantité consommée (ceci se fait sous forme d’atelier de CUISINE chez HS&S)
4 – L’usage judicieux des aliments et ingrédients européens (ceci se fait sous forme d’atelier COURSES ET LECTURE DES ETIQUETTES chez HS&S)
5 – Une alimentation saine et équilibrée, c’est tout ce cité ci-dessus qui fait l’objet d’une consultation diététique, où la guidance vous aiguille dans tous vos choix alimentaires.
D’autres aspects et conseils suivrons :
» Les immigrés Subsahariennes face aux produits de consommation alimentaires du pays d’accueil et la recherche de nouvelles adaptations ». Comment y parvenir ? »
PAR AGNÈS LENDJI