Belgique/Roger Pafensie : deux années au conseil belge francophone de la jeunesse

Un bilan positif d’activités intenses au cœur d’une Belgique sans gouvernement. Pafensie face à brukmer…

Bientôt deux années que le camerounais Roger Pafensie fut l’un des 50 élus membres du Conseil belge de la Jeunesse francophone. Aujourd’hui c’est un jeune épanoui et engagé que nous avons rencontré. Un bilan positif d’activités intenses au cœur d’une Belgique sans gouvernement. Pafensie face à brukmer…

Deux années au Conseil de la Jeunesse Belge, quel bilan tirez-vous ?

En effet depuis novembre 2009 je suis conseiller des jeunes, et mon mandat se termine cette année ; d’un point de vu personnel, je tire un bilan glorieux et valorisant ; c’étaient des rencontres, des échanges, une belle expérience humaine… et sur un plan interne, au sein du conseil, nous avons créé des commissions, organisions des débats sur les thématiques qui touchent les jeunes. Ensuite, nous avons dû jouer ce rôle représentatif à plusieurs échelles, notamment politique, lors d’événements tels l’Agora des jeunes, l’AJC en 2010. Des événements qui nous ont permis de rencontrer des jeunes de divers horizons et continents pour dialoguer et penser sur des sujets tels l’éducation, les médias…

De quelle commission faisiez-vous partie ?

J’étais plus actif dans la commission internationale, cependant il en existe d’autres ; l’emploi, l’éducation, médias…et j’en profite pour rappeler aux jeunes qu’elles sont ouvertes au public. Moi en tant que jeune, camerounais, J’ai essayé d’apporter ma touche pour voir quels types de projets nous pouvions développer en partenariat avec les autres Conseils de Jeunesse des autres pays ; voir déjà s’ils en existent dans d’autres pays africains notamment, comment ils fonctionnent ? Comment pourraient-ils bénéficier du meilleur de nos pratiques ?…

Que du bonheur visiblement. Vous comptez vous représenter à la fin de votre mandat ?

Oui j’y pense, ce sera pour moi de nouveau un challenge et j’espère pouvoir continuer à m’investir au sein du Conseil.

Le Conseil de la Jeunesse est censé être un organe représentatif et consultatif de la jeunesse. De manière concrète, qu’est ce que le Conseil a apporté à la jeunesse belge ces deux dernières années ?

Nous avons publié plusieurs avis sur des problématiques diverses. A titre d’exemple, l’avis sur les classes-passerelles, l’emploi des jeunes…que je vous invite d’ailleurs à consulter sur le site conseildelajeunesse.be. Entre autre, cette année est dite « année européenne du volontariat ». Nous réfléchissons actuellement sur des propositions d’amendements de la législation en vigueur dans l’optique de valoriser le volontariat chez les jeunes. Par ailleurs, lors de la présidence Belge de l’Union Européenne, nous avons procédé à une grande phase de consultation des jeunes sur l’emploi. Celle-ci fût une démarche initiée à l’échelle européenne et à l’échelle nationale, nous avons été soutenus dans cette démarche consultative notamment par la Ministre de la jeunesse. Les conclusions de ces travaux sous forme de recommandations sont disponibles sur notre site.

Vous sentez-vous réellement écouté ? Ne seriez-vous pas des sortes d’idiots utiles ?

NON ! Pas du tout ! Il existe une organisation qui permet aux jeunes de se faire entendre ; pourquoi ne pas y aller et se battre pour faire entendre nos voix ? Ce n’est pas évident, mais c’est un challenge que les 49 autres membres élus du Conseil et moi nous sommes lancés et nous y croyons. Nous savons ce que nous voulons, nous avons été très actifs lors de la présidence belge de l’Union européenne. De manière générale, les échanges avec les acteurs politiques ont toujours été très constructifs.

Parlant de politique, votre mandat s’est étalé en pleine crise politique Belge. Sans gouvernement, vos interlocuteurs étaient-ils fiables ? Comment cela s’est passé ?

Ce qui est important de préciser c’est que nos interlocuteurs principaux sont la Région et la Communauté française. L’instabilité politique se situe plus à l’échelle fédérale, donc nous n’avons pas eu de problème majeur et puis, il y a une réalité qui est que malgré cette crise, nous avons un gouvernement d’affaires courantes qui fonctionne très bien et c’est un mérite à reconnaitre. Toutefois, j’espère que cette crise ne s’éternisera pas car la Belgique a besoin d’un gouvernement qui s’occupe de nos préoccupations quotidiennes.

Roger Pafensie, quand vous parlez du rôle représentatif de la jeunesse que vous jouez au sein du Conseil, selon vous, la jeunesse africaine en Belgique est-elle représentée ? Ou s’agit-il uniquement d’une jeunesse belgo-belge ?

Je pense que si on avait voulu représenter une jeunesse particulière, ce serait visible dans son appellation. D’une part, le Conseil de part sa composition, est le reflet d’une grande diversité, je suis moi-même africain et je ne suis pas le seul. D’autre part, le Conseil de part son champ d’action, sa mission, est de défendre et d’exprimer la voix des jeunes dans son ensemble, sans distinction particulière. Nous n’avons pas la prétention de dire que nous représentons tous les jeunes, mais, nous essayons d’en représenter un maximum. Même si certains jeunes ne se reconnaissent pas dans nos projets, nous travaillons tous les jours pour aller dans ce sens et faire comprendre aux jeunes qu’ils ont un moyen de relai de leurs idées.

La jeunesse immigrée a un réel problème, les étudiants immigrés ont des réels problèmes et il faut reconnaitre que cette jeunesse là n’a pas les moyens de se faire entendre. Est-ce que vous pensez à cette piste ?

Tout à fait, nous discutons de plusieurs sujets comme par exemple l’emploi des jeunes, la réduction des frais d’inscription … au sein des Commissions ou des groupes de travaux du Conseil. Je profite pour lancer un appel aux jeunes immigrés que le Conseil est aussi à leur écoute, n’hésitez donc pas à venir faire attendre vos voix. Il est vrai qu’il y a des thèmes que nous n’avons pas encore traités, cependant, nous restons ouverts, et cette jeunesse là, peut se diriger vers nous pour que nous essayions de relayer leurs désidératas.

Quels sont les projets de fin de mandat ?

Le Conseil de la Jeunesse organise à Bruxelles le 30 Avril prochain, une agora ; une journée de rencontre et d’échanges dont le thème est « la participation des jeunes à différents niveaux » à savoir, comment aider les jeunes à s’impliquer d’avantage ? Je vous le recommande vivement. Le Conseil organise également un forum sur la transition énergétique ce 5 Avril à18h à Louvain-la-Neuve. Nous proposons aux jeunes lors de ce forum de réfléchir à l’énergie nucléaire, ses alternatives, une transition énergétique durable… il s’agit d’ailleurs d’un sujet bouillant d’actualité. Toutes les informations pratiques sont disponibles en ligne. Le Conseil publie également des appels à candidature. En ce moment, nous sommes à la recherche d’un jeune capable de représenter le conseil aux Nations Unies.

Le mot de la fin ?

Merci à toutes les personnes qui m’ont soutenu et qui me soutiennent jusqu’à présent, je suis à l’écoute, c’est sûr que ce n’est pas en deux ans qu’on peut tout changer, mais je n’aspire qu’à cela, qu’ensemble, nous fassions bouger les choses.

Plus d’infos sur Roger Pafensie

leconseilde lajeunesse.be

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