Colruyt en Afrique
Le distributeur belge est plus international qu’il y paraît. Mais indirectement.
La présence de produits labellisés « Everyday », la marque distributeur du groupe Colruyt, sur les marchés de Kinshasa, dans des petits magasins, voire dans des supérettes, avait, en son temps, étonné David Van Reybrouck, notre rédacteur en chef d’un jour. Et d’imaginer – comme d’autres – que la filière de distribution était organisée par des parents ou des amis vivant en Belgique.
Et bien non. La filière, car elle existe bel et bien, est gérée par Colruyt lui-même; plus exactement sa division Colruyt Export (Colex). Pas seulement vers la République du Congo, du fait de ses liens historiques avec la Belgique, mais vers le Bénin, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal, le Mali, le Liban, l’île Maurice, la Lituanie, la Roumanie Bref une cinquantaine de pays. « On exporte dans le monde entier, mais on est très présent en Afrique de l’Ouest », explique Philippe Tillon, directeur général de l’Export, qui ne cache pas avoir des vues, aujourd’hui, sur le Moyen Orient et l’Europe de l’Est.
La division pèse lourd (37 millions d’euros de chiffre d’affaires; 1800 containers par an; quelque 35 personnes). Et fait partie intégrante du groupe. « Colex distribue l’intégralité des marchandises que l’on trouve dans un des magasins du groupe en Belgique », indique Philippe Tillon.
Ses clients ? « Des grossistes qu’on alimente de containers et qui approvisionnent de plus petits points de vente; mais aussi des supermarchés (comme les enseignes City Market ou Peloustores) et des commerçants en direct, qui commandent par containers entiers ». Quant aux marchandises, il s’agit surtout de produits alimentaires (dont la gamme Everyday), « du sec, du surgelé, très peu de frais, car c’est plus compliqué. » Et onéreux. Car le positionnement de Colruyt est, là bas, le même qu’en Belgique : « très apprécié, au point de vue qualité et notoriété ». Ne devenant pas haut de gamme et haut de prix sur le trajet.
Alors, à quand un magasin Colruyt au Congo ? « Jamais, répond Philippe Tillon.Colruyt souhaite se développer dans l’Union européenne, mais pas à l’international ». Et puis, pour la seule filière de distribution, la division a déjà fort à faire : fidéliser les marchés existants, en ouvrir d’autre, faire de la prospection et batailler contre la concurrence. « Qui, pour le Congo, émane d’Afrique du Sud, comme des groupes alimentaires Carrefour ou Intermarché ». Mais pas de Chine.« Pas encore ».
Source: lalibre.be