Gbagbo et la CPI : Florent Geel dans ses oeuvres sur France 24
Michel Collon
Florent Geel, monsieur Afrique de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, était sur le plateau de France 24 hier lundi 5 décembre en compagnie entre autres de Antoine Glaser, Vincent Hugeux et Karim Fall. La constitution de ce plateau sur une affaire africaine montre combien les africains sont vus de haut par la société occidentale qui se croit doter de tous les attributs de puissance sur le monde. Mais telle est la pratique de France 24 et des autres médias occidentaux qui ont l’habitude de parler notamment de l’Afrique en l’absence des africains. Mais là n’est pas notre propos.
Ce qui est triste dans cette émission et qui révèle la nature même des prétendues organisations de défense des droits de l’homme (encore que nous sommes arrivés à une époque où il faut commencer par définir cet homme qui a des droits), c’est de voir Monsieur Geel diluer autant que possible les crimes commis par ceux qui sont placés aujourd’hui à la tête du territoire de Côte d’Ivoire. Monsieur Geel a soudainement été pris par le bégaiement dès lors qu’il a tenté d’évoquer les crimes du camp de Ouattara. Il a donné le sentiment que l’hypothèse d’un jugement des crimes des Soro, Ouattara et de leurs spahis était très lointaine sinon inenvisageable car la CPI, n’a « pas pour rôle de juger tout le monde » et de préciser « quelques 3 ou 4 personnes, maximum 6 ou 7 personnes du camp Gbagbo et probablement quelques personnes de….. »(il a avalé la suite). Ensuite, Monsieur, pour noyer encore plus la chose dit que les crimes ne sont pas de même nature. On comprend bien qu’il y a de bons crimes et de mauvais crimes. Tout dépend donc au nom de quels intérêts on tue.
Monsieur Geel prétend d’ailleurs qu’on peut se poser la question de savoir si les crimes commis par les dozos avaient été ordonnés ou non. Et donc selon que le crime est ou pas ordonné, on peut trouver des circonstances atténuantes ou même garantir l’impunité à ses auteurs. Quelle belle démonstration de justice !
Il a été aussi question de rencontre politique secrète à Paris entre Ouattara et Moreno Ocampo, le fameux procureur de la CPI. Tout de suite, Monsieur Geel, en bon défenseur des droits de l’homme, défend l’idée que cette rencontre n’était pas une occasion de manipuler ni de planifier un complot quelconque. Excellente défense, Monsieur. Le fait que les actes de Luis Moreno Ocampo soient contrôlés par un juge dont des africains (la précision vaut le coup) est un additif qui nous donne la pleine mesure de la situation qui est la nôtre.
En conclusion, le peuple africain tôt ou tard se libèrera et rendra justice à ces hommes et femmes qui hier, aujourd’hui ou demain se sont battus pour le libérer des chaînes dont l’occident l’a chargé depuis maintenant 5 siècles.
Pour paraphraser un personnage, disons simplement qu’on peut manipuler un peuple un temps, une partie du peuple tout le temps, mais manipuler tout un peuple tout le temps est impossible. Un jour les africains qui pour le moment, ne comprennent pas l’arnaque des droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie venant de l’Occident et se lient, naïvement ou pour des miettes de financements à leur business associatif, d’amitié avec ses organisations dites de défense droits de l’homme, comprendront combien ils sont utilisés contre nous-mêmes. Contre leur peuple et contre leur propre avenir et celui de leurs enfants. Ils comprendront enfin que le premier droit de « l’homme africain » c’est le devoir de combattre toute soumission, toute domination et toute forme d’exploitation coloniale.
Aucun autre peuple ne libère un autre !