Du 27 au 29 juin 2025, Couleur Café revient sous l’Atomium pour trois jours d’énergie pure. Little Simz, TIF, Werrason, Saïan Supa Celebration et Tshegue — pour ne citer qu’eux — feront vibrer Bruxelles entre shows légendaires et nouvelles vagues brûlantes.
Little Simz et Davido, entre introspection et éclat solaire
D’un côté, Little Simz, enfant de Londres aux racines nigérianes, brouille les frontières entre rap, soul, punk et orchestration cinématographique. Elle incarne une génération qui, sans rien concéder, transforme la vulnérabilité en puissance. À ses côtés, l’éclat solaire de Davido réaffirme la place centrale de l’afropop sur la scène mondiale — une musique née du croisement entre Lagos, Atlanta et les clubs de l’Atlantique global.
TIF, chroniqueur d’une jeunesse entre deux rives
Dans la voix brisée mais affirmée de TIF, on entend les strates d’un exil, les accents d’un raï contemporain, revisité depuis la banlieue française. Sa musique, à la croisée du rap, du raï, de la soul et de l’électro, est faite d’arrachements doux et de mélancolie urbaine. Chaque morceau est une chronique — celle d’une jeunesse suspendue entre les ruelles d’Alger et les silences des banlieues françaises, entre l’héritage du Cheb et les battements d’un monde hyperconnecté.
TIF ne revendique pas : il incarne. Et c’est sans doute ce qui rend sa proposition artistique si singulière — et si nécessaire.
Identités hybrides, féminités puissantes, héritages en mouvement
Cette même tension entre identité assumée et réinvention se retrouve dans les sonorités spirituelles de Kokoroko, collectif afro-jazz londonien, dans l’énergie brute et militante de Kin’Gongolo Kiniata, ou dans l’aura fière de Bamby, qui insuffle au dancehall une puissance à la fois féminine, politique et caribéenne. Camille Yembe, quant à elle, explore dans sa pop une douceur affirmée, mêlée d’introspection poétique.
Camille Yembe, la douceur engagée venue de Bruxelles
À Couleur Café, on célèbre aussi les voix locales qui façonnent la scène de demain. Camille Yembe, chanteuse bruxelloise aux textes soignés et à la sensibilité plurielle, déploie une pop hybride, délicate mais ancrée, entre introspection poétique et affirmations douces. Sa musique, c’est celle d’une jeunesse lucide, qui danse sur ses doutes et transforme la vulnérabilité en force.
Tshegue, le duo électrisant entre Kinshasa et Paris
Le duo franco-congolais Tshegue apporte une énergie brute et électrique, fusionnant punk, afrobeat et rock, chanté en lingala. Leur performance promet d’être un moment intense, un choc sonore vibrant entre deux continents.
Les piliers vivants de nos héritages
Couleur Café ne se contente pas de miser sur la nouveauté : le festival rend aussi hommage à celles et ceux qui ont marqué l’histoire musicale des diasporas, et dont l’influence résonne encore dans les trajectoires contemporaines.
En mettant à l’honneur Werrason, figure majeure de la rumba congolaise, c’est tout un pan de la mémoire musicale africaine qui vibre sur scène. Plus qu’un artiste, il incarne une manière de faire communauté à travers le rythme, la danse et le chant. Sa présence est celle d’un monument vivant, témoin d’une époque où la musique réunissait au-delà des frontières, entre Kinshasa, Bruxelles et Paris.
Saïan Supa Celebration, de son côté, n’est pas une simple reformation nostalgique : c’est la transmission en acte d’un héritage rap unique. Au tournant des années 2000, le Saïan Supa Crew a ouvert une voie singulière dans le hip-hop francophone — libre, métissé, scénique, joueur et profondément politique. Cette célébration ne ressuscite pas un passé : elle rappelle combien certaines expériences musicales restent fondatrices pour penser l’avenir.
Plus qu’un festival, Couleur Café est une caisse de résonance. Cette année encore, elle vibre à des fréquences que nous reconnaissons comme les nôtres.