Yaoundé : Un Camerounais décède après une altercation avec un Chinois

L’asiatique aurait frappé, à l’aide d’une latte, la jambe de son ouvrier qui a succombé de douleur avant-hier. Ornela Njegtcha, 15 ans, a eu le courage d’aller passer les épreuves du Bepc, malgré la mort de son père, Olivier Deumou, décédé mercredi, 09 juin 2010, à 2h du matin. Soit une journée après le début des épreuves.

Plombier âgé de 42 ans, Olivier Deumou est mort à la clinique Fouda. Son malaise a commencé, d’après son ami et les membres de sa famille, après le coup de latte que lui a asséné un commerçant chinois, communément appelé Michaël. Celui-ci l’avait appelé pour venir réparer les gouttières de la toiture d’une de ses propriétés en chantier au quartier Bastos. « Après le travail, j’étais surpris que le Chinois refuse de payer mon ami Olivier Deumou que j’étais venu aider. Il lui a demandé de réparer d’autres gouttières qui étaient à l’arrière du bâtiment. C’est alors que les problèmes ont commencé », raconte Pierre Ondobo qui a assisté à l’altercation. « Olivier Deumou lui a dit, ‘’Donne moi mon argent, si tu veux que je fasse un autre travail, on fera un autre contrat, parce que ce que tu me demande n’étais pas prévu ’’. Mais le Chinois a refusé exigeant qu’il finisse d’abord le travail ». Rencontré, Michael qui refuse de présenter sa véritable identité, ne conteste pas ces informations. « Je lui ai dit au départ que j’allais lui donner 40 000 francs pour tout le travail. Et il a refusé ».

Il en découle une altercation. « Michael a pris une latte et a frappé la jambe gauche de mon ami après lui avoir versé du sable dans les yeux », affirme Pierre Ondobo qui a assisté à la scène. Michael, lui, conteste l’avoir frappé avec une latte. « J’ai donné un coup de pied dans le sable, et je ne lui ai pas frappé ici (il montre la jambe du reporter, ndlr) », se défend Michael. Au cours de la dispute, le Chinois appelle la police, dit-il, pour sécuriser sa voiture qu’Olivier Deumou menaçait de casser. A l’arrivée des policiers, Olivier Deumou et sont ami sont embarqués à la division de la police judicaire du Centre au carrefour Abbia. « Quand on est arrivé, Olivier Deumou m’a dit qu’il ressentait des douleurs à ses pieds et que ses pieds pesaient. Il n’a pas pu descendre du pick-up de la police. On l’a transporté de la voiture jusqu’au bureau des enquêteurs. Il ne marchera plus jamais. Même assis sur un banc, il chancelait », raconte son ami. Après quelques heures, les enquêteurs constatent qu’il se sent mal et lui demandent de se rendre à l’hôpital. Il est tour à tour transporté, après un passage à son domicile, à l’Hôpital central de Yaoundé, au Chu et à l’hôpital de Djoungolo. Partout, il n’y a plus de place aux urgences. Il est alors 23h. D’où le recours tardif à la clinique Fouda où il rend l’âme.

Une enquête a été ouverte à la division de la police judicaire du Centre. Hier, jeudi, le Chinois était encore en liberté. Ce qui inquiète la famille. « Je suis un peu embarrassé. J’ai demandé qu’une autopsie soit faite pour élucider les causes effectives du décès. Et si c’est avéré que c’est le Chinois qui est la cause du décès, alors il sera poursuivi pour homicide involontaire », affirme le chef de la division de la police judicaire du Centre, le commissaire divisionnaire Pierre Nith.

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