Rencontre avec Cerina De Rosen; fondatrice d’Ethno Tendance fashion Week Brussels

Cerina De Rosen fera défiler des mannequins à mobilité réduite lors de l’édition 2015.

L’événement phare de ce mois d’octobre à Bruxelles  n’est  autre que la fashion week « Ethno Tendance » qui se tiendra du 30 octobre au 1er novembre. Durant un week-end, la mode contemporaine se découvrira sur toutes ses tendances ethnicisées. Une centaine de mannequins, des dizaines de créateurs de tous bords  enflammeront les prestigieux murs de « tour et taxi ». Au menu, une soirée d’ouverture VIP le vendredi 30, suivit d’une « after fashion party ». Le programme rentre en sa phase de croisière le samedi de 13h à 23h avec une spéciale nocturne « glam’ & chic ». L’Ethno Tendance refermera ses portes à 21h le dimanche, après de nombreuses alternances entre expositions, conférences, défilés de mode, rencontres et rêves!

Cerina De Rosen, directrice et fondatrice d’Ethno tendance

Qui est cette personne qui se cache derrière cet événement d’envergure devenu incontournable dans le paysage culturel bruxellois? Cérina De Rosen offre depuis 2012, Le temps d’un week-end, un savant mélange de culture, de promotion artistique, de valorisation de la différence, de chic! Le tout sous fond de métissage social et ethnique. Entretien…

Comment vous est venue l’idée de créer une fashion week « ethno tendance » à Bruxelles?

je suis moi même styliste, j’ai parcouru des salons, des fashion week  dans le monde et je me suis rendu compte qu’il y avait un manque au niveau de la visibilité des créateurs d’Afrique, et des pays du sud en général. La Belgique étant orpheline de ce genre d’événements, je me suis dit que c’était le moment.

Cerina de Rosen, directrice d'Ethno tendanceQuel est votre parcours personnel?Cerina de Rosen, directrice d'Ethno tendance

J’ai étudié les relations publiques, j’ai fait des humanités (études secondaires) artistiques, puis le stylisme que j’ai finalement abandonné car j’ai lancé ma ligne de vêtement en Afrique. Seulement, à l’époque c’était mal vu, car les africains ne consommaient que des vêtements de marque (occidentale) donc cela n’a pas marché. Malgré tout, étant vraiment en amour pour le pagne, J’ai débarqué en Belgique avec cette ligne de vêtement il y a 25 ans; malheureusement les belges n’étaient pas prêts à cela.

Ethno Tendance prend une envergure internationale. Avec votre équipe, ne craignez-vous pas d’être dépassé par le succès?

Depuis toujours, je me bas avec mon équipe de direction dont les membres sont pour la plupart des perfectionnistes. Le projet grandit et effectivement, là où nous craignons d’être bloqué, c’est au niveau des financements. C’est une réalité de terrain et il faut le dire; nous sommes une petite asbl ( association à but non lucratif) et non une grosse société d’événementiel. Nous travaillons avec plus de 250 bénévoles, c’est un énorme challenge, mais nous avons besoin de soutiens financiers supplémentaires pour tenir la route.

Comment expliquez-vous qu’il y ait autant de volontaires bénévoles et jeunes?

Simplement parce que les jeunes se reconnaissent dans ce projet. Ils ont un manque d’identité évident qu’ils recherchent et que nous leur comblons quelque part.

Cette année, grande innovation, vous faites défiler les mannequins à mobilité réduite. Expliquez nous.

J’avais déjà eu cette idée il y a quelques années, mais mes collaboratrices m’avaient fait comprendre que ce serait difficile, notamment à cause des créateurs et toutes les difficultés que cela engendrerait au niveau des cabines notamment; d’autant plus que certains créateurs avaient déjà été catégoriquement réticents à l’idée de faire défiler des mannequins albinos, il serait difficile de les convaincre de passer un cap supérieur dans la difficulté.
Il se trouve finalement qu’une jeune femme nous a contacté, sollicitant d’intégrer l’équipe de mannequins. Mon équipe lui ayant répondu négativement, elle a fait une requête via la page facebook de l’événement expliquant sa déception. Un soir sous une pluie torrentielle alors  que je faisais du jogging dans la rue, comme par hasard, nos regards se sont croisés alors qu’elle faisait la file pour acheter des gaufres dans son fauteuil roulant. Il s’est opéré comme une « magie » et j’ai décidé que le moment était venu de faire défiler des personnes comme elle. Après mûre réflexion, J’ai estimé qu’il valait mieux qu’elle ne défile pas seule, pour éviter l’effet « bête de cirque », mais de l’intégrer dans le défilé avec d’autres mannequins. Depuis lors, d’autres mannequins à mobilité réduite ce sont joints à l’effectif et nous en sommes fiers.

Que faites-vous en dehors de l’Ethno Tendance?

ethno tendance fashion week

L’organisation de l’Ethno Tendance nous prend 8 mois de préparation. Il faut dire que la mode n’est qu’un prétexte qui permet de mettre beaucoup d’autres choses en valeur. Dans Ethno Tendance il y a des expositions, des conférences, des ateliers créatifs pendant toute l’année qu’on appelle « Seven Sens », d’ailleurs prochainement il y aura une conférence sur la dépigmentation de la peau. Je suis aussi personnal shopper et  coach en image; je continue mon métier de créatrice et ma ligne sortira l’année prochaine. Je suis également la styliste et la scénographe de pas mal d’artistes.

Ethno Tendance Fashion week: Info et réservations ICI
https://www.facebook.com/EthnoTendanceFashionWeekendBrussels

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