BRUSSELS AFRIKAN MARKET, 3ÈME ANNIVERSAIRE RÉUSSI
Le nom a pris de plus en plus ses marques dans le paysage afroculturel belge, et même au-delà. Le Brussels Afrikan Market a célébré son 3ème anniversaire ces 16 et 17 octobre 2015
Ne vous fiez pas à son sourire permanent, Christelle Pandazyla est une jeune femme entrepreneure, passionnée de culture, d’art, mode et créations. Elle souhaite mettre en lumière et en valeurs les talents qui peuvent exister ici bas. Les dates du 16-17 octobre ont ainsi marqué le 3ème anniversaire de la création d’un événement qui au fil du temps s’est transformé en rendez-vous culturel incontournable pour tout adepte de créations africaines. Troisième anniversaire mais en même temps l’événement couramment appelé le BAM en est déjà à sa 16ème édition.
Femme de courage, persévérance, d’idées et surtout de détermination, ses multiples casquettes et voyages lui ont forgé un caractère, une personnalité forte. Christelle Pandazyla et le Brussels African Market, deux noms qui comptent désormais dans le milieu afro-bruxellois. En 5 points, Brukmer fait la rencontre d’une jeune entrepreneure aux multiples casquettes.
Interview
Nous nous sommes essayés à une brève présentation de vous. De façon plus concise, qui est véritablement Christelle Pandazyla ?
Je suis née un 24 octobre, au coeur de la capitale européenne, avec la soif de découvrir le monde qui m’entoure, de multiplier les expériences enrichissantes et assouvir ma passion pour le genre humain. Mes 1ers pas aux côtés de ma mère baroudeuse, m’ont amenée vers la terre patrie l’Afrique, pour ensuite me porter vers les Etats-Unis et d’autres pays européens. Ces premières expériences m’ont poussée à aller plus loin ensuite, à la rencontre d’autres cultures et d’autres contrées, avec comme leitmotivs : chacun possède une richesse intérieure, chaque culture apporte une plus-value. Avec un père juriste et panafricaniste convaincu, j’ai été élevée dans la conscience de mon identité, de mes identités plurielles. Benjamine d’une fratrie de quatre filles, l’opportunité m’a été donnée et m’est toujours donnée d’avancer dans la vie entourée de conseils avisés.La famille tient une part importante dans ma vie car elle est à l’image du monde dans lequel nous vivons, comme le dit un proverbe africain : Pour qu’un enfant grandisse, il faut tout un village.
Quel a été le déclic qui vous a amené à créer le BAM ?
Je suis les créateurs afro depuis presque 15 ans parce qu’à l’adolescence j’avais une soif de voir la mode autrement et de surtout connaître les origines des inspirations de grands couturiers à l’instar de Yves Saint Laurent pour ne citer que lui. C’est là que j’ai découvert que l’Afrique inspirait bon nombre de créateurs. Je me suis alors intéressée aux créateurs africains comme Pathé’O, Alphadi et au fur et à mesure des années j’ai continué à suivre tous ces créateurs de la diaspora et du continent en réfléchissant à la manière de les mettre plus en avant. En 2005, j’ai voulu lancer un concours international pour jeunes créateurs en Belgique mais pour de multiples raisons et entre-autres que le public n’était pas encore prêt à « oser » l’Afrique. Cela ne s’est donc pas fait.
Je n’ai pas baissé les bras et à la faveur des années, de la multiplication des créateurs, des avancées technologiques et de l’ouverture propice à de « nouvelles » modes », je me suis dit qu’il était temps de développer cette plateforme qui permettrait d’aller au-delà du virtuel et de petit à petit pousser à ce que les gens puissent penser à consommer autrement.
« Ceci n’est pas un marché ». Quelle en est l’histoire ?
C’est une édition anniversaire et comme le marché a vu le jour à Bruxelles, on voulait faire un clin d’oeil au pays mais surtout au Surréalisme que l’on a pu parfois vivre en voulant organiser le BAM. Ce n’est pas une promenade de santé loin de là et pour rendre hommage au surréalisme par excellence, l’on s’est inspiré de Magritte avec la célèbre phrase : « Ceci n’est pas une pipe ». C’est clairement un marché mais pas seulement : c’est un lieu de rencontre, véritablement un lieu de partage, un lieu où l’on s’enrichit du point de vue humain. Bref ! Vous avez pu le constater : cela n’était pas un marché… (sourires)
On se rend de plus en plus compte que la notoriété du BAM a depuis traversé les frontières du plat pays. Qu’est-ce qui peut-être à l’origine de cette réussite en tout juste 3 ans ?
Il est vrai que cela a commencé dans les faits il y a 3 ans, mais la relation que j’ai avec la majorité des exposants remonte au-delà de 3 ans. Je suis quelqu’un de fidèle et de passionnée. Des personnes que j’ai pu suivre ou soutenir à leurs débuts ne m’oublient pas lorsque la chance toque à leur porte et ils sont les 1ers artisans de ce succès, nos meilleurs ambassadeurs. Aussi, avec l’équipe on prend un soin particulier à sélectionner méticuleusement les créateurs, à prendre en compte leurs besoins mais également ceux du public. Nous sommes un peu comme une famille qui prend soin les uns des autres et qui veut que chacun atteigne le maximum de potentiel. La négativité n’a pas cours ici et je crois que c’est ce qui fait la force du BAM.
La particularité du Brussels African Market par rapport aux différents événements de ce type que l’on peut retrouver en Belgique ? Qu’est ce qui peut vous démarquer des autres ?
Nous ne surfons pas sur la vague, nous avons une réelle connaissance du marché et une volonté de promouvoir l’art afro au-delà de toute considération économique. Nous mettons en réseau et accompagnons si nécessaire les créateurs. Le marché ne s’arrête pas aux portes de la salle : c’est un incubateur. Nous avons dans notre besace, des success stories auxquelles nous pouvons être associées. Nous sommes indépendants ( nous ne dépendons pas en partie ou en tout ) ce qui nous permet de donner la direction que nous voulons au projet et travailler avec qui l’on veut.
Malheureusement il y a aussi ceux qui sans connaître vont critiquer l’initiative et peuvent parfois avoir une voix qui porte loin et fort. Mais à tous ceux-là, nous répondons seulement par notre longévité. 3ème anniversaire, 16ème édition, un réseau large de créateurs africains de Bruxelles, Paris, Suisse, RDC, Mali, Sénégal, Antilles françaises, Burkina-Faso, Rwanda, Ghana, Niger, Zimbabwe, Angleterre, Allemagne…
Pour finir, comme dirait la sista Ika de Jong de GLTV : On n’a pas de piles, mais on fonctionne !