Recrudescence des viols au Cameroun.
Le 3 Juin dernier, une campagne de lutte contre le viol a été lancée à Yaoundé, sous l’instigation de l’organisme de développement allemand GTZ. Ce dernier ayant réalisé sur 37000 filles et femmes camerounaises, entre Décembre 2008 et Janvier 2009, une étude sur ce phénomène.
Ainsi, à en croire le rapport publié par cet organisme et le ministère de la santé camerounais, le nombre de viols serait en nette augmentation dans notre pays, au fil du temps. Les chiffres avancés font état de 5% de femmes violées, soit plus de 432000, au cours de ces 20 dernières années. Environ 18% d’entre elles, étant victimes de membres de la famille. Les principales cibles de ces agressions semblent être les adolescentes, avec un âge moyen des victimes autour de 15 ans.
De ce fait, le but de cette campagne, qui s’étalera sur deux ans, est d’inciter toutes les victimes de viol à en parler, dans les médias, ou les écoles, afin de briser le tabou et la loi du silence qui prévaut encore, à ce sujet.
Malheureusement, force est de constater qu’actuellement, au Cameroun, les plaintes pour viols restent très rares, ceci pour plusieurs raisons. Selon un psychologue, les victimes ont souvent honte d’en parler, ou peur de salir la famille, d’être méprisée ou rejetée par son conjoint, ou parfois peur de leur bourreau. Ce silence tend évidemment à encourager les violeurs. De plus, malgré le fait que le viol soit passible de peines pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité, très peu de plaintes aboutissent à des condamnations. De quoi décourager encore plus les victimes.
L’intérêt de cette campagne de lutte contre le viol serait donc déplacer ce sujet à la sphère publique, afin qu’il ne demeure pas un tabou. Cela dit, beaucoup de choses restent à faire dans notre pays où, à notre plus grand regret, certaines personnes continuent à avoir comme première réaction à l’annonce d’un viol ces phrases aussi stupides que malheureuses « qu’est ce qu’elle faisait d’abord là-bas ? » ou encore, « elle était d’abord habillée comment ? »