15 octobre 2016, lettre à Thomas Sankara 29 ans après son assassinat

A toi, Thomas Sankara, symbole de la vraie libération africaine. 29 ans après ta mort, tu es toujours vivant! 

Homme libre, né en 1949, tu es mort lâchement assassiné par des hommes dont-il est répugnant de prononcer le nom. C’était en 1987, tu n’avais que 38 ans.

La différence entre toi et la plupart de nos vénérables idoles, c’est que toi, tu as eu le pouvoir ! Toi tu as gouverné

Toi tu as montré aux yeux de tous que la révolution et le changement n’étaient pas qu’une affaire de discours. Tu as prouvé que le changement radical et positif est possible. Tu as dévoilé à la face du monde qui étaient les méchants.

En 4 années, Tu as mis en place des réformes révolutionnaires dans le domaine de l’agriculture, de l’éducation, de l’écologie et du statut des femmes.

A ta venue au pouvoir, le Burkina figurait dans le flop 5 des pays les plus pauvres au monde.

En 4 ans à peine, tu es parvenu à créer une autosuffisance alimentaire.
En 4 ans, tu as fait passer le taux de scolarité dans ton pays, de 12% a 25 %.

Tu as réussi à faire construire un poste de santé primaire dans chaque village,
Tu as créé des barrages de retenue d’eau, creusé des forages.
A ton arrivée, la distance maximale séparant un ménage d’un point d’eau potable était de 15 km, tu l’as réduit à 5 km et tu ambitionnais de voir un robinet d’eau dans chaque maison.
En 4 années à peine de pouvoir, tu as construit des routes, des logements sociaux

de tous les pays de la CEDEAO à l’époque, le tiens fut le seul à retrouver une stabilité économique et ceci sans emprunter le moindre sous au FMI.

Capitaine Thom Sank, on se souviendra toujours des dons de chars de guerre que tu refusais de recevoir de tes partenaires soviétique, réclamant à la place, des engins d’agriculture. Tu avais coutume de le dire, « un militaire armé sans éducation et sans culture est un criminel en puissance ».

Après tes études militaires, particulièrement brillant, tu es nommé en 1981 par le colonel Sayé Zerbo comme secrétaire d’Etat à l’information. « Malheur à ceux qui ballonnent le peuple » déclarais-tu 10 mois plus tard quand tu démissionnais .

Sacré Thomas, 17 mai 1983 tu t’es fait limoger et enfermé après la visite du conseiller de François Mitterand par le nouveau président Baptiste Ouédraogo alors que tu étais son premier ministre. Comme tu as fait chialer ces impérialiste !

Comme un seul homme, la rue et l’armé désavouait Ouédraogo et tu devins président du Burkina faso, le pays des hommes intègres.

Des erreurs, tu en a commis, comme ce fameux CDR (comité de défense de la révolution) chargé de faire appliquer les principes de la révolution que tu avais insufflé. On assistait à une regrettable dérive de ces comités qui dans certains cas, faisaient régner la terreur.

Tu le disais toi-même,

Des erreurs, j’en ai fait plus que personne, mais la différence aujourd’hui, c’est que je ne les répète pas, et le peuple burkinabé a compris, savent et sont convaincus qu’ils peuvent changer leurs réalités.

Thomas Sankara, tu avais identifié le mal et tu as fais le choix d’éduquer ton peuple, de changer de mentalité. Tu as compris que la libération de ton peuple passerait par celle de tous les africains. Tu as exhorté tes confrères africains à suivre ton regard, tu as prêché pour une production locale, et une consommation locale.

Qui ne se souvient pas de ton discours d’Addis Abéba qui signa ton arrêt de mort ? Ta longue diatribe sur la dette et l’arnaque de l’impérialisme. Très tôt, tu avais compris que l’impérialisme avait changé de forme.

Homme courage tu l’étais, mais que vaut le courage sans action ? Toi tu étais action!

Thom Sank, tu nous éclaires et nous illumines !

29 ans après ta mort, ton Burkina Faso est devenu la propriété des oligarques, le FMI et la banque mondiale ont fait main basse sur l’Afrique, et tu l’avais prédit. L’Afrique sombre dans une croissance à 2 chiffres disent-ils, mais la misère est là, plus que jamais. Les massacres aussi ont pris place.Tu n’es plus là, hélas !

Ce n’est qu’en 2006 que le comité des droits de l’homme des nations unis condamnait le gouvernement de ton traître d’ami pour n’avoir pas mené d’enquêtes suite à ta mort. Bof! Une énième mascarade. Il parait qu’il est exilé après 25 ans de règne sans partage, il parait qu’il n’a fait que ça, ballonner ton peuple. Il parait qu’il ne voit que toi dans ses rêves.

Entre temps, certains attendent une intervention divine pour sauver ton continent , ignorant que Dieu n’est autre que notre inspiration positive et toi Thomas Sankara, tu nous inspires, tu inspires les jeunesses qui aspirent à la liberté souveraine.

Thomas Sankara tu es un Dieu !

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