Alpha Blondy est pour la libération de Gbagbo et une amnesty générale en Côte d’ivoire

« Celui qui dit avoir compris le problème yvoirien, c’est qu’on ne lui a pas expliqué ».

Nous étions à la rencontre du plus célèbre des reggae man africain; Alpha Blondy. Vainqueur d’un cancer qui n’a emporté que ses dreadlocks, Alpha Blondy s’exprime avec pure sagesse sur la situation politique en Côte d’Ivoire. Ne se contentant pas que de la décrire, l’auteur de « Brigadier Sabari » propose des solutions concrètes.

Extrait de l’interview…

La situation politique ivoirienne actuelle vous satisfait-elle?

Dieu met sur la route des individus, des épreuves. Il met également des épreuves sur la route des nations. La côte d’ivoire traverse des épreuves en ce moment que nous pouvons surmonter. Il s’agit de querelles entre les politiques, car le peuple ivoirien n’a rien avoir là dedans. Nous n’avons rien les uns contre les autres. Les politiques se sont séparés, ils se sont trompés et Certains ont trouvé pour option d’aller ouvrir la boîte de pandore du diable militaire. Quand le diable sort sa boîte, on a du mal à le faire retourner.

Les solutions…

En tout cas il y a beaucoup de réalisations, mais Il n’y a pas la paix comme nous voulons… Nous vivons une paix à fragmentation. Comme a dit un philosophe Allemand après la guerre, « maintenant que la guerre est finie, la paix sera terrible ». Nous vivons une paix terrible !
Comment ressouder les morceaux ? je demande aux ivoiriens de se reconcilier, sauf que le poisson pourrit par la tête, donc une reconciliation vraie ne peut s’entamer que de la tête . Si les familles politiques se réconcillient, les yvoiriens vont suivrent.

Mais ils sont devant une énorme équation difficile à résoudre, car il y a 2 d’entre eux qui se retrouvent à la Cours Pénale Internationale (CPI)! Comment faire la paix quand certains sont en prison? Quelle gymnastique, quelle contorsion vont-ils faire pour régler ce problème ? Celui en prison avait quand même fait 46% des voix. Celà représente des millions de personnes.

Alpha blondy au festival couleur café à Bruxelles
Alpha Blondy au festival couleur café à Bruxelles

Ouattara en serait-il capable?

Je pense simplement que tout le monde gagnerait à faire une Amnesty générale. Libérer tous les prisonniers de guerre, remettre le compteur à zero. C’est la seule issue pour une réconciliation vraie. Mr Ouattara avec qui j’ai eu la chance de parler, se retrouve dos à la frange intégriste et radicale de son côté. Il voudrait bien, mais tous se demandent ce qu’il adviendrait si ils sont libérés? Quelles seront leurs réactions? Le président se dit « si je décrète l’amnesty et que ça part en couille, on va encore m’accuser d’avoir été faible, et je serai celui qui n’aurait pas été ferme »

je pense que le traumatisme que les yvoiriens ont vécu, les politiques l’ont aussi vécu: La peur !

On peut comprendre, mais d’un autre côté, on ne peut pas bâtir une nation sur la revanche et la vengeance. Donc il faut un courage politique pour reconnaitre avoir merdé tous, que ce soit le PDCI, le RDR ou le FPI. Ce n’est pas le peuple yvoirien qui est fautif. Chacun a choisi son métier, vous avez choisi la politique, c’est vrai que l’erreur est humaine, mais persévérer est diabolique! Il serait courageux et intelligent de faire cette amnesty generale, mais il faut que l’opposition et les intégristes du côté de Ouattara mettent de l’eau dans leur vin pour se dire que nous avons 25 millions de vies qui dépendent de nous. La raison doit l’emporter sur la peur. La peur doit disparaitre, les gens ont été traumatisés, il faut des suivis psychologiques y compris les politiciens.

La solution pourrait aussi venir de l’extérieur? 

L’extérieur ne peut pas avoir une solution pour la Côte d’ivoire, car quelqu’un a dit; « Celui qui dit avoir compris le problème yvoirien, c’est qu’on ne lui a pas expliqué ».
Les vaincus sont traumatisés, ils ont peur, les vainqueurs sont traumatisés, ils ont peur. Il va falloir un courage politique et faire cette amnesty générale pour aboutir à une côte d’ivoire soudée.

Retrouvez l’entiereté de l’interview dans le prochain Brukmer Magazine

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