10 femmes Djiboutiennes en grève de la faim depuis 5 jours à Bruxelles

Vivre dans le viol ou mourir pour se faire entendre, les femmes Djiboutiennes ont choisi.

Cinq jours déjà que 10 femmes d’origine djiboutienne n’ont ni mangé, ni bu, dans le seul but de se faire entendre. Une prise extrême de risques pour une cause inconnue du grand public. En effet, dans le nord et le sud-est de Djibouti, on assiste à un viol massif et permanent des femmes par les soldats de l’armée Djiboutienne. Un phénomène qui prend des proportions extrêmes dans un silence international assourdissant.
Aïcha Dabale, la porte parole de ce mouvement nous a expliqué le désarrois de ces femmes Djiboutiennes abandonnées à elles même. Localement, malgré toutes les velléités de révoltes, aucune plainte n’est jamais instruite. Selon Aïcha Dabale, Les avocats, par peur de représailles du régime du président Ousmail Omar Ghelleh refusent de s’engager dans un combat qu’ils estiment perdu d’avance. Pour préserver leurs acquis sociaux, les médecins qui prennent en charge ces femmes violées refusent d’établir des attestations mentionnant des actes de violence sexuelle et préfèrent utiliser le terme « coups et blessures ». « Seuls les avocats exilés s’intéressent à cette cause » nous explique Aïcha Dabale, « mais sans relais locaux, les efforts sont vains. Nous en appelons à la communauté internationale, la reconnaissance de ces viols comme crimes de guerre. Nous demandons aux organismes internationaux, l’union européenne, les ACP… de faire pression sur l’autorité djiboutienne pour stopper ce drame dont-elle est complice ».

Le contexte géopolitique

Djibouti est un petit pays de 23.000 km carré, frontalier à l’Éthiopie et situé sur la corne de l’Afrique. Il compte un peu moins d’un million d’habitants qui vivent essentiellement des revenus portuaires, des financements internationaux et des présences militaires. En effet, Djibouti accueille la plus grande base militaire française, des bases américaines, japonaises, saoudiennes, anglaises…

Depuis son « indépendance » en 1977, le pays a connu deux chefs d’Etat. Hassan Gouled Aptidon qui a régné sans partage durant 23 années avant de céder le pouvoir à son neveux Ousmail Omar Ghelleh alors chef de police politique. Ce dernier vient de se faire réélire à 86% des voix. Il est important de noter la présence d’une opposition armée installée dans le Nord et le Sud-Est du pays qui mène une guerre lente depuis 1991. Selon Aïcha Dabale, le viole est utilisé comme arme de guerre par l’armée gouvernementale pour mater l’opposition dans ces régions précises sous le regard silencieux des militaires étrangers installés dans leurs bases.

Une situation dramatique que ces 10 femmes bruxelloises ont décidé de mettre au jour. Cette grève de la faim fait suite à celle organisée par des femmes djiboutiennes de paris qui avait durée 19 jours. La porte parole Aïcha Dabale avec le soutien de l’asbl Bruxelles Vivre ensemble et sa coordinatrice Latifa Gadouche interpellent les autorités et les institutions politiques, tout en lançant un vibrant appel à la communauté africaine de Belgique, aux associations et notamment aux femmes pour apporter leurs soutiens à ces africaines qui mettent en péril leurs vies pour une cause humanitaire.

Lieu de la grève: La Maison du Peuple au 128 rue des 2 églises – Bruxelles

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