Wakatt fait danser le temps présent par le génie de Serge Aimé Coulibaly
Avec 10 danseurs, 3 musiciens hors pair et une scénographie hors du temps, le chorégraphe burkinabé sort de son chapeau une création qui pourtant décrit ce temps présent, inspiré et vu à travers le prisme de l’Afrique.
Si à la fin du spectacle il nous est proposé la création d’une nouvelle humanité insufflée par la représentation d’une déesse igbo (Nigéria), durant 90 minutes, on assiste à une implosion de folies humaines. Il faudrait presque deux paires d’yeux pour ne rien louper de ce capharnaüm savamment orchestré dans un paysage tantôt lunaire, tantôt post-apocalyptique où violence et mystique se côtoient.
Les danses sont de partout, d’aucuns diraient contemporaines, mais les danseurs, venus du Burkina Faso, du Congo, de Belgique, du Cameroun, d’Italie, sont issus d’écoles différentes et dépeignent dans leurs propres styles, avec la précision de leurs corps, les foyers de tension et les paradoxes de notre humanité. La peur des différences, la domination, le repli sur soi, le terrorisme, le covid-19, le sexe, la mort ! tous ces thèmes sont abordés, dansés et rythmés de haut en bas, par l’excellent orchestra Magic Malik. Difficile d’être mieux servi en cette période de reprise culturelle.
Après Kirina, Serge Aimé Coulibaly présente Wakatt au Théâtre National du 22 au 26 septembre. La troupe s’envolera ensuite pour le Burkina Faso, puis de retour à Bruxelles en janvier pour une tournée européenne et américaine; si l’humanité le veut bien.
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