FEMMES VENDEUSES DE SABLE DU NIGER

L’extrême pauvreté qui frappe les femmes du Niger la conduit généralement à la mendicité ou à la prostitution, mais à Niamey, la capitale, une catégorie de femmes a refusé le gain facile, en optant plutôt pour la vente. 

Le Niger est un petit pays à l’Ouest de l’Afrique avec une population d’environ 14 millions d’individus. Ce n’est pas tant la démographie ou la situation géographique qui suscite notre intérêt pour ce pays. Sa particularité est qu’il fait partie des plus pauvres recensés dans le monde. Mais malgré l’extrême indigence présente, des femmes braves et fortes ont choisi de se regrouper et d’oeuvrer ensemble pour contribuer à leur survie. Un bâton à l’épaule, deux énormes calebasses à chaque extrémité, tous les jours à l’aurore des dizaines de femmes parcourent des kilomètres sous une chaleur ardente. Elles s’en vont vendre du sable.

L’or des pauvres

Autant de souffrances pour un commerce qu’on imaginerait à-priori pas aussi rentable. Pourtant dans certaines régions du Niger des femmes ne se posent pas la question si leur parcours du combattant vaut la peine d’être effectué. C’est davantage un effort, des efforts de survie qu’elles adoptent plutôt que le simple désir de faire du commerce. Elles n’ont pas d’autres choix, elles doivent ainsi tous les jours sillonner les rues de Nyamey, la capitale, à la recherche de clients à qui elles vendront quelques kilogrammes de sable.

Le sable est vendu aux maçons pour fabriquer du ciment. Les ménagères en ont également besoin dans le quotidien de leur tâches. « Nous quittons dès l’aube à pied. Nous revenons de la brousse tard le soir », rapporte ainsi l’une de ces femmes. A force de parcourir des distances importantes, leurs sandales sont pour la plupart d’entre elles toutes usées. Cela ne les empêche pourtant pas de continuer leur brave marche, la tête toujours haute et le regard qui scrute un avenir qu’elles espèrent radieux et qui les fera oublier ce sombre présent qui les tient en otage.

FEMME FROM NIGER

Cette fatalité qui semble s’abattre contre elles ne suffit pourtant pas à faire disparaître leur bonne humeur. Elles continuent de chanter le long de leur grande marche. Vendeuses de sable, toutes luttent contre la disette. « La misère nous a délogées. L’environnement est aride et nous n’avons rien à manger. Avec l’argent du sable nous arrivons à faire des économies ».

« Marche, va loin, poursuis ton combat contre la famine jusqu’au jour où les décideurs de ce monde se pencheront sur tes problèmes et voudront apporter leur aide pour mettre fin à tes souffrances. »

Ralf Touomi

 

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