Ammouna; Virtuose de la communication
Rencontre avec une bruxelloise Influente, libre et compétente.
Attachée de presse, chargée de communication, manager, Blogueuse, observatrice Web pour Loréal et autres marques de mak up, Ammouna s’impose comme une plaque tournante dans le nouveau paysage culturel bruxellois.
La patte bien encrée dans le pan afro-culturel dont-elle ne se revendique pas forcément, car la jeune dame se voit appartenir à tous. D’origine métissée, cette surdouée de la communication milite pour un rapprochement de toutes les diasporas africaines du nord au sud de l’Afrique:
« je suis métisse, j’ai des pieds un peu partout, donc je trouve dommage que les rencontres culturelles se fassent encore avec autant de sectarisme avec d’une part les sub-sahariens qui restent entre eux et les nord africains de leurs côtés. Pourtant toutes ces communautés possèdent des richesses incroyables. Moi j’essaye souvent d’allier les deux, même si ça ne plaît pas à tout le monde. »
Jeune mère célibataire assumée, Ammouna est une femme libre et charismatique qui a décidé il y a 8 ans de changer de vie. « j’étais comme la majorité des gens, une fonctionnaire derrière son bureau, 8h par jour. A un certain moment, j’ai ressenti que la vie passe, les jours passent et je me suis dit que je devais faire ce qui me plaît, faire des choses plus exaltantes dans ma vie ».
L’année dernière, elle tenait les commandes de la communication du festival international du rire contre le racisme à Charleroi. Tout récemment, Ammouna révélait le rappeur BADI, ajoutant ainsi la nouvelle corde du managérat à son arc. Femme influente, son avis compte ! Ses compétences et son ouverture d’esprit lui permettent de s’imposer dans des collaborations aussi imprévisibles qu’inattendues. En témoignent ses récentes collaborations avec Aymara, 3 suisses, ainsi que la célèbre maison de Joaillerie De Greef dans le cadre de l’édition de son book 2016.
D’où vient votre notoriété?
Mon travail est passionnel, j’essaie de le faire à la perfection. Le bouche à oreille fonctionne bien. Je suis entière et quand je décide de m’investir , je donne tout ce que j’ai. Le téléphone arabe aidant, les gens me le rendent bien.
« Le festival rions ensemble contre le racisme », Racontez nous cette collaboration.
L’organisateur Caleb Djamany m’a simplement contacté grâce à Henry N’zouzi le directeur de Radio Mboté. Il en était à sa 5ème édition, et honte à moi je ne connaissais pas. J’ai beaucoup aimé le concept, j’y ai adhéré, car pour travailler j’ai besoin d’aimer le produit, d’aimer la substance et ça tombait à point nommé, la cause me parlait. Il voulait qu’on y apporte une touche internationale; J’ai donc ramené des personnes qui se trouvent être des amis, comme Youssoupha, Mokobé…
Qu’est ce qui explique la longueur de votre carnet d’adresse?
Je ne sais pas, je vais facilement vers les gens au delà de leurs origines raciales et opinions politiques. J’ai compris que pour recevoir il faut donner. Quand on vient vers moi, je fait le maximum de ce qui m’est possible. Après on est dans une société du business, c’est du donnant-donnant, il faut pouvoir se sentir utile et donner.
Dans ce domaine où la rencontre est une matière première, est-ce compliqué de faire la part des choses entre les relations professionnelles et les convoitises amoureuses?
De mon côté c’est assez facile, je suis très directe et manque parfois de diplomatie pour trancher ce genre de choses. j’essaye d’être clair dès le départ. Si je sens qu’on ne peut pas travailler ensemble pour des raisons de ce type, je préfère arrêter la collaboration.
Quel regard portez-vous sur le secteur de l’événementiel afro-belge?
Je reste optimiste et positive. je constate qu’il y a une vraie soif d’organiser et de vivre des événements pour valoriser la communauté africaine; il y a vraiment une bonne dynamique et la qualité s’améliore de jour en jour. Celui qui commence petit, grandira un jour. Le seul problème que je perçois et qui arrive vite c’est quand l’argent devient la priorité absolue et passe au-dessus de tout. Cela vient freiner et délaisser le côté créatif. Vouloir gagner vite et à tout prix est selon moi une erreur. On dira qu’il manque d’argent, mais chez d’autres personnes, le manque d’argent développe la créativité. Après il faut juste s’entourer de bonnes personnes et sortir un peu de son cercle fermé.
Je ne veux pas critiquer pour critiquer, j’observe des événements afro qui existent depuis quelques années et qui ont démarrés au même moment que d’autres dans le même secteur d’activité et je me rends compte que certains montent en flèche, et d’autres au sein de la communauté stagnent ou baissent. C’est vraiment important d’écouter les critiques, ça nous fait avancer. Je suis fan de cette phrase de Mandela « je ne perds jamais, je gagne ou j’apprends ».
Qu’est ce que l’échec pour vous?
C’est lorsque j’apporte du succès à un événement et en retour, l’organisateur ne respecte pas ses engagements.
Vous êtes manager de BADI, parlez-nous de cette rencontre
Une critique super influente du monde de la musique m’a dit concernant BADI après son concert du 14 novembre au Botanique: « tu as de l’or entre les mains, il le mérite, et tu le mérites… ». Cela m’a fait énormément plaisir.
BADI me suivait déjà sur facebook, il voyait ce que je fais, puis je l’ai rencontré via un ami commun pour boire un verre en toute amitié. Au cours de cette rencontre, il m’a beaucoup écouté, car j’ai le défaut ou la qualité de trop parler. Au moment de partir, il a demandé à me revoir le lendemain, car il était intéressé à travailler avec moi. il avait besoin de quelqu’un pour se décharger du côté promotion et se concentrer sur son travail artistique. Contrairement à mes habitudes, j’ai dit oui tout de suite, je n’attendais que ça, car j’avais écouté déjà ses chansons et j’ai adoré son flot et ses mélanges de genre. C’est une nouvelle aventure que j’ai entrepris avec beaucoup d’énergie et pour le moment ça se passe bien pour lui et pour moi.