De la musique vers l’armée et de l’armée vers la musique comme James Blunt ou Shaggy.
Talent subtile et mûr, Centroza fait du Slam, du rap et de l’afro hip hop. Manipule les mots avec aisance et ne lésine pas sur le message. Engagé et fort, sa musique transpire la force militaire et la fraîcheur de l’enfance. Son puisant titre « Reflex de politesse » est une – lettre au Congo – qui donne des frissons et résume bien la personnalité artistique de ce talentueux slameur afro-belge.
Né à Bangui en République centrafricaine d’un père journaliste et d’une mère infirmière, à 2 ans Centroza rejoint la république démocratique du Congo suite au divorce de ses parents. C’est dans les rues de Kinshasa et les quartiers Mbinza météo, Kitambo, zone ya kisasa, que Centroza sous l’aille de son oncle Léon, baignera dans la culture populaire et se forgera un caractère et des armes pour la vie. « J’ai grandi avec les gens d’en bas, ceux que les nantis appellent Batu Pamba (les moins que rien), fortifié par le Pondu de mère « Misisipi Missourt » « . C’est évident, Centroza est un nostalgique, fou amoureux de l’Afrique, du Congo.
Pour apporter meilleure qualité de vie à sa sœur atteinte de malformation cardiaque, sa mère décide de tenter l’aventure européenne et emporte avec elle le petit Centrosa âgé de 12 ans. Commence alors son développement artistique dans les rues de Berchem St-Agathe en Belgique. Poèmes et Rap, il en écrit et fait ses dents au sein du groupe « Kamikaz » qu’il créé avec son ami Samy J.
Si l’école et ses professeurs de français lui ont donné de l’amour pour le verbe, Centroza définit lui même sa musique comme celle d’un « Blédard évoquant un instinct débrouillard ». Ses couleurs, dit-il sont issues de celles d’un enfant soldat dans son développement émotionnel et social. Centroza est engagé et créatif. Il crée le concept du RAPcaritatif et du Linga TRAP, une sorte de Trap music en Lingala.
Centroza a connu l’armée. Ayant grandi sans père, il trouvait l’autorité qui lui manquait dans le corps opérationnel et militaire belge. Il en garde un souvenir nourrissant et déterminant pour son évolution personnelle.
Pourquoi « Réflex de politesse »?
Car Congo est dans ma tête, Congo est dans mon cœur.
Congo est dans mes veines et quand le Congo saine, mon âme saigne.
Ce texte « Réflex de Politesse » est pour moi, le minimum que je peux faire en terme d’action en tant que Panafricain tout d’abord et enfant du Royaume (K)ongo puis en tant que membre de la diaspora du Congo Kinshasa.
C’est un réflex de politesse pour moi, de mettre le Congo comme la Centrafrique à l’honneur par le biais de mon art car j’aimerais, par la grâce de Dieu et la volonté profonde de ces peuples, qu’ils se relèvent avec dignité, loin des tueries de masse et des guerres économiques provenant de l’extérieur et qui les dévastent. « Reflex de politesse », c’est mon amour pour ces peuples en chanson.
Signé Centroza, « L’enfant soldat » aka le Blédard.