De père en fils et de génération en génération, Mamadou Dramé, né Médra Jaly est issu d’une famille de griots.

À partir de 8 ans, son père lui apprend à jouer la kora, cet instrument traditionnel mythique et mystique d’Afrique de l’Ouest.

Par souci de transmission universelle, il s’inscrit au conservatoire de Dakar pour y apprendre du solfège, où il obtient son diplôme après 5 années d’étude. En Belgique, il devient professeur à l’académie Muziekpublique.

Dramé est l’arrière-petit-fils du virtuose Lalo Kéba Dramé qui est connu pour avoir révolutionné l’utilisation de cet instrument par ses créations enclines à une rythmique plus percutante et dansante. 

Sujet de curiosité et de fascination, la kora d’origine, nous explique Dramé, n’est pas exactement la même que celle de nos jours. Au fil du temps, elle a connu une évolution avec l’ajout de différentes clés comme celles des guitares. Les luthiers français, anglais y ajoutent même de la sonorisation électronique pour que le son ne se retrouve pas biaisé lors de concerts. 

« Non », selon Dramé, il ne s’agit pas de refus de transmission aux femmes, simplement une forme d’organisation de la société à l’époque qui attribuait aux femmes d’autres rôles et d’autres instruments au cours des cérémonies. Cependant, la maitrise de la kora étant considérée comme patrimoine communautaire, il était important de la transmettre en priorité aux fils, car les filles étaient destinées à partir ailleurs en se mariant. Aujourd’hui, Mamadou Dramé compte une multitude de femmes parmi ses élèves.

La kora est un instrument unique et chargé.

« Le son de la kora joué dans la nuit est tout autre. Envoûtant et exaltant, cela procure une énergie qui nous dépasse. Je ne sais pas si c’est mystique, mais je dirais que c’est bizarre. »

Passé maître dans l’art de la fusion, Dramé a donné des concerts “Kora baroque” avec la chanteuse baroque Céline Scheen et le musicien arrangeur Karim Baggili. Avec son groupe, il voudrait ajouter d’autres fusions à sa liste, notamment avec la chanson française et la musique congolaise.

                                            

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