Christian Kamtchueng, écrivain dans l’âme

Grâce à l’association belge Afrostock, Brukmer était à la rencontre de Christian Kamtchueng, jeune écrivain d’origine camerounaise à la plume atypique. Invité au salon africain du livre à Bruxelles, ce mathématicien de formation au physique de basketteur nous parle en toute humilité de lui et de son premier roman « Les Errances affectives » publié aux éditions Bénévent.

Parles nous de ton livre

C’est l’histoire, d’un homme, d’un destin, d’un Don juan qui réfléchit sur son passé, sur ses rencontres et essaie d’évaluer l’impact que chacune de ses rencontres a pu avoir sur lui, sur sa vie et sa destinée.

Serait-ce ta propre histoire ?

Non, c’est un ensemble de choses vécues par moi certes, mais par mon entourage aussi, c’est une histoire que j’ai commencé à écrire depuis l’âge de 17 ans, puis un jour j’ai retrouvé le cahier dans lequel j’avais griffonné les débuts, puis je l’ai achevé.

Vu le nombre de manuscrits reçu par les éditeurs de nos jour, votre livre a dû intéresser plus d’un.

Oui, j’ai reçu plusieurs propositions, c’est un aboutissement. L’écriture à la base ce n’était pas une évidence. J’avais beaucoup d’imagination, et je suis d’abord passé par la bande dessinée.

Tu es camerounais d’origine, tu a grandi en France et tu vis à Londres. Y a-t-il un rapport entre ton roman et la culture africaine ?

Justement, si j’ai été invité au salon du livre, c’est que de part mes origines, je suis arrivé à écrire un roman qui n’a rien à voir. Au salon lors des débats, on en parlait. On essaie souvent de cataloguer l’auteur africain. Je suis africain, donc je dois écrire sur l’Afrique ! et pas seulement, je dois écrire la vérité sur l’Afrique ! Mon roman ne traite pas de l’Afrique, il traite d’amour, un sujet qui dépasse les frontières et un roman qui a nécessité beaucoup d’imaginaire et d’ailleurs, je pense que j’ai aussi été invité au salon du livre pour cette raison, pour ce côté décalé. Un Africain qui se « permet » d’écrire un roman sur l’amour…

Racontes nous ta rencontre avec Afrostock.

C’était à Paris, où je faisais une séance de dédicace à mont Parnasse, j’ai rencontré un membre de cette association qui était enchanté, on s’est échangé les contacts et le reste a suivit.

Dis nous-en un peu plus sur l’image de couverture du livre

C’est mon éditeur qui l’a choisi, c’est un quartier parisien, c’est là où se déroule une partie de l’histoire. On y voit du monde et tout ceci est un peu flou. Ce flou représente les références du narrateur qui est vraiment perdu et essaie de reconstituer sa vie. C’est un challenge, un puzzle que je propose aux lecteurs. Si aujourd’hui vous êtes journaliste ce n’est pas forcément parce que vous aviez fait un choix dès le départ. Peut être qu’un jour, vous avez rencontré quelqu’un ou lu un article qui a tout déclenché en vous. C’est pareil pour le narrateur. Si il se retrouve dans une certaine situation, ce ne sont pas des choix personnels. Il a dû rencontrer des gens qui ont influencé sur son parcours de don juan sans qu’il en ait vraiment conscience.

Il y a du positif à être don juan ?

C’est au lecteur d’en juger, d’en décider, je laisse du trouble, je n’essaie pas de le décrire, je laisse le faire transparaître à travers le regard de ces filles qu’il a rencontré. Il y a plusieurs degrés de lecture, le don juan découvre l’amour, mais découvre aussi un peu la mort.

Des projets littéraires pour l’an prochain ?

Oui, je viens de terminer un roman, « les vœux de monsieur Dockins ». C’est un un petit roman que j‘ai publié sans grandes ambitions, c’est quelque chose que j’aimerai juste partager ; il s’agit de la rencontre d’un homme et d’un génie. J’ai beaucoup de projets dans ma tête.

Ton écriture est-elle liée à ton parcours académique ?

Pas vraiment, j’ai fait des études de mathématiques et je travail dans la finance. L’écriture c’est une envie, je suis hanté par les livres depuis mon enfance, il y en a plus de 10 dans ma tête, les retranscrire est un véritable soulagement. C’est assez marrant et c’est vrai que certains retrouvent des maths dans ma façon d’écrire.

L’écriture pourras prendre plus de place que tu ne l’imagine dans ta vie .

Pour l’instant, je le fais parce que j’aime. En même temps, je ne viens pas d’une famille aisée et même si je l’espère au fond de moi, je n’en suis pas encore là.

Quels sont tes rapports avec l’Afrique ?

J’adore l’Afrique, j’adore le Cameroun, je suis Bamiléké, ma maman a quitté le Cameroun alors qu’elle était enceinte de moi. Cela fait 3 ans que je n’y suis pas retourné. Je m’intéresse beaucoup à notre histoire, à l’histoire qu’on nous a volé, Nous allons fêter nos 50 ans d’indépendance, je pense à Um Nyobé, à cette partie de l’histoire qu’on a caché. Même si j’ai des idées d’écriture sur l’Afrique, je préfère prendre mon temps, passer des mois au Cameroun, pour respirer le Cameroun et le retranscrire, tout en laissant place à mon imaginaire.

Quelle question aimerais-tu que je te pose ?

Bonne question, pourquoi l’amour, pourquoi ce sujet ?

Christian Kamtchueng, pourquoi l’amour ?

C’est un sujet universel qui touche tout le monde. L’amour c’est quelque chose que j’ai, que je peux emmener avec moi et c’est pour cela que j’ai choisi ce sujet comme premier roman.

Bonne continuation Christian

Merci à vous.

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