Canada: Hopiho; l’éclosion d’un rappeur au talent vrai

Rappeur dans l’âme au style simpliste et à l’allure « Mase », Pascal Ouandji, dit Hopiho se livre sur brukmer.be.

Il quitte son Cameroun natal pour le Kenya en 1993 à l’âge de 11 ans ; hopiho y passera 4 années, puis, regagnera la France dans les midi-pyrénées où il s’inscrit en sport-études à Rodez. A l’époque, la jeune pousse a pour ambitions d’être footballeur. « La France m’a saoulé » dit-il, « j’ai donc plié baguage et je me suis installé au Canada. Je suis allé à l’université d’Ottawa où j’ai fait des études en journalisme. Sans me fouler, j’ai obtenu mon diplôme. Je suis à Montréal maintenant. Une ville sympathique, un mélange de Paris et de New York. Cette ville rassemble toutes les races, toutes les couleurs, tous les accents, toutes les religions : C’est génial ! »

En lui bouillonne ce mélange d’assurance et d’humilité qui en fait un « petit grand » et laisse présager pas mal de belles choses dans le monde du show.

 

Hopiho, Depuis quand fais-tu du rap ?

J’ai commencé à rapper à l’âge de 15 ans. L’aventure commence au lycée, à l’école française de Nairobi (Kenya). A cette époque, je n’écoute que du rap américain. D’ailleurs, mes premiers textes sont en anglais. Mon flow nonchalant est similaire à celui de Ma$e, mon idole à l’époque. N’ayant pas beaucoup d’imagination j’utilise mes initiales (O.P.O) en guise de pseudonyme.

A ton actif tu as déjà quelques clips vidéos pas mal pro ! Comment tu y arrives ? Qui est ton producteur ?

J’ai la make-a-job mentality au lieu d’avoir la take-a-job-mentality. Je suis entrain de fonder mon label. Selon moi, la musique s’est dégradée : elle est vraiment dans un état lamentable. Afin de remédier à ce problème je veux créer mon propre label. La musique, c’est ma passion et je ne supporte pas de voir l’amour de ma vie ainsi galvaudée. A une époque où les lyrics sont soit bâclées, soit obscènes, où la musique est sans cesse recyclée, mon label va apporter un peu de fraîcheur dans le mouvement.

Le rap français a-t-il un public au canada ?

Au Canada, sur toutes les radios, toutes les chaînes de télé, on écoute de la musique importée des Etats-Unis. Loin de moi l’intention de prôner le protectionnisme ou un nationalisme exacerbé. Je ne vais pas scander des slogans du genre : « Le Canada, au rap canadien ». Cependant, je pense que les artistes locaux sont tout aussi bons que leurs confrères américains. Seulement, les médias canadiens refusent de leur donner une chance. Ils préfèrent jouer les clips des artistes déjà bien établis comme Justin Timberlake. En gros, tant que tu n’es pas connu, les médias t’ignorent. Quand tu obtiens des dizaines de milliers de fans, ils commencent à s’intéresser à toi.

As-tu une activité parallèle ?

En ce moment, j’envisage de retourner aux études afin d’obtenir un MBA

Tu es tout de même à fond aux études, Comment en arrives-tu au rap ?

J’ai commencé en 1997 à rapper après les morts de Tupac et de Notorious B.I.G. Quand ces deux géants sont partis, le rap s’est dégradé, selon moi. Plus rien ne me satisfaisait. J’ai alors décidé de faire de la musique car on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Lorsque j’étais plus jeune, j’écoutais beaucoup de musique africaine. Des artistes comme Koffi Olomide et Papa Wemba étaient mes idoles à l’époque.

J’étais aussi un grand fan de Michael Jackson et Lionnel Richie. Je vais être honnête : à l’époque, je détestais le hip-hop. Des artistes comme KRS-One, Public Ennemy m’irritaient : je n’aimais pas leur musique. Je suis un mec « post-chronic » : tous les albums rap qui sont sortis avant le premier album de Dr. Dre n’avaient aucune valeur à mes yeux. Quand j’ai écouté l’album The Chronic de Dr. Dre, je suis tombé amoureux du hip hop. Je kiffais le flow de Snoop Dogg et j’adorais les beats de Dre. Malheureusement, aujourd’hui, Snoop est un rappeur moyen. A l’époque, c’était mon rappeur préféré.

C’est qui ton modèle ?

2pac est mon artiste préféré. Ses paroles sont profondes. Aujourd’hui, les rappeurs sont bons, mais tous des suiveurs de tendance. Il y a trop de contrefaçon dans le rap game : tout le monde dit la même chose, tout le monde s’habille de la même manière. Personne n’ose être différent. J’aime bien Andre 3000 du groupe Outkast : il n’a pas peur de s’éloigner des sentiers battus.

Tu fais du rap pour augmenter ta collection de conquêtes ?

Si une meuf ne me kiffe pas, cela signifie qu’elle est gouine ou bien elle est un drag queen. Je n’ai pas besoin du rap pour augmenter ma collection de conquêtes. Pour moi, la chanson, c’est plus qu’un hobby, c’est mon échappatoire, c’est mon exutoire, c’est le meilleur moyen d’ exprimer mes frustrations.

 

Quand pourra t-on t’entendre de nouveau ?

En ce moment, je prépare mon prochain album. Je veux que le produit final soit parfait donc, à l’instar de Dr Dre, je prends tout mon temps. L’album sortira vraisemblablement en 2011. Le nouvel album s’intitule Le Chant du Cygne. Le produit est presque achevé : la plupart des chansons ont été enregistrées. Côté production : on retrouve Koudjo, Elbycaz, Fluggy, Akomax et BK. Il y a très peu d’invités.

Tes ambition ?

Cette fois, j’essaie de passer à l’étape supérieure. Je ne veux plus être un artiste local, je veux désormais avoir une renommée internationale. J’ai beaucoup d’ambitions : je compte tourner des clips, organiser une tournée… Bref, je veux faire les choses de manière professionnelle et dire au revoir, une bonne fois pour toutes, à l’amateurisme. Avec la grâce de dieu, j’y parviendrai…Etant donné le peu de moyens dont je dispose, je dois être extrêmement créatif si je veux rivaliser avec les gros labels.

Donc, je compte sur vous, brukmer.be, tous les fans loyaux : allez acheter l’album, venez assister à mes concerts. Croyez-moi, vous ne serez pas déçus !!!!

Dévoile nous ton agenda pour les mois avenir

Récemment, j’ai travaillé sur la compilation Maybach Muzik dont la sortie est imminente. C’est une compilation assez éclectique : il y a du coupé décalé, du reggaetton, du R&B et du rap. Vous pouvez écouter le premier single Samizement sur mon site.

Quelle question aimerais –tu que je te pose ?

Qui est le meilleur rappeur africain ?

Qui est le meilleur rappeur africain selon toi ?

Hopiho.

Un dernier mot ?

Les personnes intéressées à se procurer l’album « Pour Le Fric » peuvent le faire en se rendant sur le site de Itunes : www.itunes.com/hopiho. La nouvelle mixtape est disponible pour la modique somme de 10 $.

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