LA PHILOSOPHIE POUR RELEVER L’AFRIQUE

Mettre la philosophie au coeur de sa politique, telle peut-être la gageure gagnante pour l’Afrique.

Michel Hakizimana est un rwandais d’une cinquantaine d’années, fort impliqué dans le mouvement associatif africain en Belgique. Il porte un regard critique sur l’Afrique et l’idée d’un retour aux sources de la philosophie africaine.

Lors d'une conférence sur le Rwanda aux côtés de l'homme d'église, Michel Donnet.
Lors d’une conférence sur le Rwanda aux côtés de l’homme d’église, Michel Donnet.

La philosophie peut-elle faire renaître l’Afrique ?

Titulaire d’un diplôme d’Etudes Approfondies préparatoire au Doctorat, diplôme de 3ème cycle en Sciences de l’Education et de la Psycho-pédagogie, celui qu’on appelle aussi affectueusement « Monsieur Michel » voit en l’éducation le facteur clé pour un changement des mentalités. Selon lui, le problème fondamental des associations subsahariennes en Belgique par exemple est lié à l’aspect financier. Ce mauvais rapport aux biens matériels touche également la gestion politico-économique du continent africain. Est-ce juste un problème de société ou un véritable phénomène culturel lié aux subsahariens ? On ne saurait le certifier. Seuls les experts de la questions pourront apporter une réponse claire à ces interrogations. Toujours est-il que: « De nombreux africains se plaignent qu’ils n’ont pas de moyens financiers à leur disposition. Mais parfois lorsqu’on leur en donne, il y a très souvent une mauvaise gestion qui suit », regrette-t-il. Ce qu’il nous manque ce sont des penseurs qui essaient d’analyser l’évolution de notre société. Ils existent toujours mais sont souvent mis à l’écart.

Voilà donc ainsi énoncée, une cause parmi la pléthore, des malheurs qui touchent le peuple africain. Il serait difficile de se construire sans ces philosophes. Pour corroborer ses dires, Michel Hakizimana cite l’un des plus grands de l’histoire de la philosophie, le fameux disciple du légendaire Socrate, Platon : « Les philosophes sont détachés des biens du monde. Ils sont donc capables de diriger un Etat ». Or, en Afrique à l’heure actuelle: « L’on considère davantage l’accessoire plutôt que l’essentiel ». Le rôle des philosophes est de replacer au centre des préoccupations l’intérêt humain. Les biens matériels doivent être au service de l’homme et non le contraire.

La philosophie comme panacée aux maux qui minent l’Afrique? Si cela peut bien sembler utopique, il n’en demeure pas moins qu’au-delà des philosophes et de la philosophie, c’est toute la problématique de la pensée, du travail de réflexion, qui est ainsi mise en lumière.

« Pour nous africains, il faut espérer un facteur chance de retrouver des leaders qui vont mener cet encadrement philosophique, cette organisation d’idée et cette bataille de la pensée », conclut-il.

La transmission, au coeur de la philosophie africaine.
La transmission, au coeur de la philosophie africaine.

Seule une union des forces philosophiques et intellectuelles pourrait permettre à l’africain ou au jeune afrodescendant de croire en l’essor d’une Afrique nouvelle. Une synergie souhaitée, espérée voire rêvée qui va donner les outils nécessaires aux fils et filles d’Afrique d’impulser et d’oeuvrer au développement de ce continent. Riche mais appauvri.

Ralf Touomi

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