Le nouveau brukmer Magazine d’octobre 2016; l’essentiel de l’actu afro-belge en 3 mois

« Qui vise le succès s’oblige à voir grand et à voir loin ».

Pour clôturer l’année, Brukmer magazine revient à ses fondements et balaie tous les aspects de la vie afro belge. Politique, économie, social, culturel, sportif, économie, entrepreneuriat. Des articles inédits et qualitativement illustrés. La parole est donnée à des personnalités comme Pape Diouf, Inna Modja, Kassav, Maria Arena, la député européenne ainsi qu’Emir Kir, le député fédéral et Bourgmestre de saint-josse. Des personnes mois connus également sont mis en avant. L’artiste Migou, le concept de la marque de chemises Yeyi, et bien d’autres. L’artiste Baloji fait la couverture, et l’éditorial signé par Olivier Dossou annonce la couleur.

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EDITORIAL: Les trois paradoxes des diasporas africaines de Belgique

« Qui vise le succès s’oblige à voir grand et à voir loin. Il est tout à l’opposé des minimalistes, des misérabilistes, des adeptes du minimum. » Cette citation de Jérôme Carlos, journaliste émérite béninois tirée d’une de ses récentes chroniques, devrait servir de bréviaire à chaque africain vivant en Belgique. En l’espace de 50 ans et initialement composée des pays de la sphère d’influence belge (Congo-Belge, Rwanda, Burundi), les diasporas africaines (admirez le pluriel) en Belgique, se sont beaucoup diversifiées. Djiboutiens, Béninois, Togolais, Gabonais, Soudanais comme Rwandais et Congolais des deux rives ont élu domicile en Belgique souvent pour des motifs propres à chacun.

Ces « Africains de Belgique », acception circonscrite ici aux seuls subsahariens, restent hélas encore l’objet de trois paradoxes qui obèrent leur émancipation économique et sociale dans leur nouvelle société d’adoption.

Primo, les « Africains de Belgique » figurent parmi les communautés les plus qualifiées et instruites mais étrangement, sont en proie à une pauvreté structurelle au plan économique et sociale. Les raisons sont multiples et il serait fastidieux de pouvoir les étaler toutes ici.

Secundo, les « Africains de Belgique » connaissent une insertion très primaire au plan des affaires. Très peu d’entrepreneurs et de start-ups pilotées par des Subsahariens ! A cela aussi de multiples raisons.

Tertio, les « Africains de Belgique », communautés les plus exposées aux affres des tracasseries administratives, des discriminations à l’embauche et au logement, à la pauvreté économique reste encore la moins structurée et organisée. Pas une seule organisation faîtière, dynamique et bien administrée qui pilote la myriade d’associations africaines. Pas un « Black Caucus » à la belge qui pourrait réunir des élites africaines dotées d’une éthique de convictions et de responsabilité capables de montrer « La Voie » aux autres et mieux leurs droits !

Tout au plus, assistons-nous à une constellation de petits « seigneurs associatifs » qui ne rêvent tous d’être « chefs » afin de pouvoir être convier aux diverses agapes des partis politiques belges à la veille des élections. Un déficit de leadership éclairé conjugué à un esprit de cour, en somme ! Mais comment vaincre cet amas de fatalités, d’irresponsabilité (c’est toujours la faute aux autres !), de résignation et d’infortunes diverses qui minent les Africains de Belgique ?
D’abord en s’armant d’abnégation et de résolution. Impossible ne doit pas être Africain ! A chaque difficulté, élaborer des stratégies alternatives et de contournement. Ensuite, épouser le culte de l’excellence, d’innovation et d’intégrité morale. Une véritable éthique de responsabilité et de conviction doit gouverner nos initiatives dans les sphères économiques, culturelles et politiques.
Enfin, construire des passerelles de solidarité et d’unité. Au nom du principe de subsidiarité, rechercher le meilleur niveau d’efficacité (local, régional, ou fédéral) des actions à entreprendre pour le bien des communautés africaines. Cette mutualisation des synergies et des expertises permettrait aux « Africains de Belgique » d’innerver tous les centres décisionnels (économique, politique, culturel, symbolique) et sortir ainsi de leur « splendide isolement » pour être pleinement partie prenante de leur nouvelle terre d’adoption.

Par Olivier DOSSOU FADO,
Analyste politique, Conférencier panafricaniste

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