Kool Koor, l’afro-américain bruxellois, Maître du Graffiti

Il y a un véritable regain d’intérêt pour le Graffiti et Kool Koor en est devenu une référence mondiale.Kool koor grafitti bruxelles

Nous sommes allés à la rencontre d’une figure emblématique et mondiale de l’Art de rue (street art). Confortablement installé dans un loft qui s’étend à perte de vue dans un quartier discret de la capitale belge, Kool Koor est à la maison au travail.  Du haut de son mètre 97, l’américain voit patiemment sous ses doigts naître les couleurs des mouvements.

« je m’inspire de la nature, du mouvement, de la mer, du vent ». Après 40 ans de travail, on aurait du mal aujourd’hui à classifier ses œuvres. Entre Graffiti et art contemporain, Kool Koor vous laisse le choix, mais revendique son appartenance à l’école de la rue. Le Graffiti, n’est d’ailleurs qu’un terme inventé par les journalistes nous explique t-il. « Au départ, on nous appelait des « writers« , donc des écrivains. » 

Le graffiti est la première discipline d’art de rue devant le Hip hop, le DJ et les MC. Longtemps considéré comme un acte de délinquance, le graffiti est devenu une discipline artistique à part entière. Les grandes capitales se dotent de fresques et d’œuvres urbaines d’envergure. Mieux, il y a un véritable regain d’intérêt pour cette discipline dont Kool Koor est devenu une référence mondiale. Ses œuvres  surplombent les grandes villes internationales. Elles y sont au Metropolitain Museum de New York, sa ville d’origine où tout a commencé. Dans son quartier le  Bronx Sud, à 13 ans, il fait des tags dans les métros, sur les murs il fait déjà des fresques, tout en observant la naissance du Hip Hop aux côtés de futurs stars de la musique avec qui il est resté ami à l’instar de De la Soul. Il se dirige alors vers l’architecture, car il aime les structures des angles, les jeux de répétition… A cette époque, Kool Koor se crée un monde bondé de vaisseaux spatiaux et de villes futuristes qu’il dessine, persuadé que cela existait. « Je voulais peut-être me rendre intelligent en faisant des choses compliquées. Je ne me rendais pas compte qu’en réalité, plus les choses sont simples et au plus elles sont compliquées. »

En 1984, un marchand d’art réalise la première exposition de graffiti en Belgique avec certains des tableaux de l’américain qui découvre par la même occasion un pays qui, dit-il amusé, ne connaissait pas l’art de rue, mais accueillait une exposition de graffitis. Kool Koor tombera amoureux de la Belgique  au point d’y installer un entrepôt.

 

Kool Koor maitre du grafitti
Designed by Kool Koor

L’Afrique et la transmission de son savoir

Kool Koor est conscient de la portée de son savoir et souhaite le transmettre notamment en Afrique où il y multiplie des projets. En Tanzanie, il a mis en place un atelier leadership et développement pour enseigner la musique, la peinture et donner des outils nécessaires à une prise d’autonomie pour les artistes.  Kool Koor est dans le même pays à l’origine d’un mouvement de Graffiti qui se professionnalise et gagne déjà des marchés.

« L’Afrique c’est l’avenir. Ma nouvelle base sera en Afrique. En Europe, tout a déjà été fait. J’ai beaucoup de projets pour ce continent. En Tanzanie, je suis content de leur avoir fait comprendre le concept de « each one teach one ». Je ne peux pas garder mon savoir pour moi tout seul, je dois transmettre. »

A propos du racisme ?

Kool Koor estime que le racisme est toujours fort présent aux USA et contrairement à ce que l’on peut penser, il est aussi présent en Europe, mais de manière plus subtile et déguisée, avec un complexe de supériorité assez visible.   » Chaque jour de ma vie je ressens ce racisme. Tu entres dans un magasin, et on te demande ce que tu y fais, parfois on te suit discrètement. Et pourtant, je suis capable de m’acheter ce que je veux dans ces magasins. »

A propos de Bruxelles, du Hip Hop

Kool Koor se réjouit de constater que les dirigeants aient compris qu’il n’était pas possible de passer à côté du Street Art. Ils mettent en place des projets sérieux pour donner à la ville une dimension moderne.

« I am Hip hop » dit le new yorkais.  « Le groupe Ligne 81 et DJ Fabot, sont des personnes qui apportent un souffle nouveau sur la scène hip hop belge ».

Cool koor!

une oeuvre de kool koor

Kool koor grafitti bruxelles

Kool Koor l'americain belge maitre du grafitti

 

 

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