Kel Assouf : Réinventer le Rock par la musique Touareg

Anana Harouna et Kel Assouf, Ambassadeurs de la paix.

Anana Harouna, est la graine  qui a fait germer un groupe au style hors du commun que toutes les scènes européennes s’arrachent en ce moment. Au festival couleur Café, Harouna nous parle de son vécu et de la mission de paix que le groupe Kel Assouf s’est imposé.

A 12 ans, Harouna et sa famille quittent le Niger pour s’exiler dans le désert en communauté Touareg. La situation politique et humanitaire est insoutenable. « Dans le désert, les Touareg ont été oublié, il n’y avait pas d’eau potable, les gens mourraient faute de soins médicaux pendant que le sous-sol se faisait exploité depuis 45 ans » dit-il. Nous sommes dans les années 80 quand Mouammar  Kadhafi lance un appel à tous les peuples africains qui ont des problèmes chez eux à venir dans des camps Libyens se préparer à retourner dans leurs pays pour revendiquer leurs droits. Harouna se retrouve en camp militaire à 14 ans, puis rejoint une rébellion armée. Il y vivra l’horreur de la guerre à son jeune âge jusqu’au jour où il vit par hasard un jeune homme jouer de la musique. « j’en suis tombé amoureux et j’ai décidé d’apprendre à jouer de la guitare, de devenir musicien de propager la paix dans le monde et emmener un son nouveau venu de chez moi ».

Depuis lors, Anana Harouna en a fait du chemin. Débarqué en Belgique en 2006, il fait la rencontre du tunisien Soufiann Ben avec qui il développe le groupe Kel Assouf. Toulou Kiki et les belges Mat Mirol et Olivier Penu compléteront la mixture pour une aventure déjà classée « extraordinaire ».

Grâce au titre « Europa », le groupe gravit des échelons et fait le buzz en ramenant un chameau en plein centre ville de Bruxelles. Le style Touareg, foulard, bijoux et accessoires bien typé montre une  réelle volonté d’apporter diversité et authenticité dans la démarche du groupe.

« Nous souhaitons non seulement montrer notre culture aux yeux du monde, mais aussi suggérer un échange, une rencontre entre les différentes cultures, un vrai moyen de s’ouvrir au monde ».

A propos du style de musique, tous les observateurs sont béats d’admiration. Kel Assouf ramène un son nouveau. Des sonorités sahéliennes, la langue touareg (Tamacheq), le tout sur fond de rock, il fallait le faire !

Harouna garde plus que personne la tête sur les épaule et focus sur son objectif de paix ultime.

« Avec tout ce qui se passe dans le monde, pour moi la musique sert avant tout à passer des messages, un motif de rapprochement des peuples. Je suis très touché par ce qui se passe au Sahara, en Syrie, en Irak… A travers la musique, on cherche la paix, on la chante et on la veut, c’est le chemin que nous avons choisi!

Propos recueillis par Ammouna
                 

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