Bruxelles: fiasco Fally Ipupa; Change asbl n’avait fait que son devoir

Des accords de paix non respectés par les « combattants ».

Dans le cadre d’actions menées pour le compte de sa fondation FIF (Fally Ipupa Fondation), le chanteur congolais était à Bruxelles en fin novembre dernier pour soutenir le projet « L’Afrique de demain » initié par l’association CHANGE. Un projet dont le but est d’inciter les jeunes des diasporas africaines à participer au développement de leurs pays d’origines. Convergeant aux projets de la FIF, Fally Ipupa a accepté d’apporter un soutien à Change asbl en usant de son image et de sa présence en territoire Belge.

Il avait été prévu une journée répartie en trois temps : Une conférence de presse à midi, suivit d’une présentation du projet et pour finir, un show case dans une discothèque bruxelloise en soirée. Malheureusement, les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Le jeudi, l’artiste alors encore à Paris, recevait un message du groupe congolais anti kabila « Les combattants », le sommant d’annuler sa venue en Belgique, auquel cas il devrait faire avec leurs présences. Fally et les organisateurs reporteront la conférence de presse de 3h afin d’assurer sa sécurité.
Surprise, l’équipe de Change Asbl allait vers une énième négociation, cette fois ci d’urgence ; car il est important de noter que des démarches avaient été entreprises longtemps avant l’évènement par les leaders de l’association au près des combattants qui avaient fini par accepter la venue de Fally Ipupa, d’autant plus qu’il s’agissait d’une action à but complètement social.

Une promesse de paix que les « combattants » jetteront à l’eau aussi tôt conclue. Plus tard en soirée avant le début du show, ceux-ci prenaient d’assaut les rues de Saint-josse pour empêcher l’artiste de se produire, violentant les personnes qui se dirigeaient vers les lieux du show, ainsi que les membres féminins de l’association Change. Exténués par la situation et révoltés par l’inaction de la police venue surplace, certains membres de Change ont décidé de prendre les choses en main. Il s’en suivait alors de violents affrontements.
Le président, Dido Lakama s’est exprimé en ces termes :

« Je trouve honteux de la part des leaders des combattants. Je comprends de manière générale leurs revendications, je les soutiens même, car ils agissent pour le bien du Congo, mais il faut savoir faire la part des choses et il faut savoir respecter sa parole. Ils nous ont donné leurs paroles et semblaient avoir compris tout l’intérêt de la présence de Fally à Bruxelles. Fally était là pour le Congo, il ne s’agissait pas d’un concert, il a donné une conférence de presse en journée où les choses semblaient claires. Aujourd’hui certains veulent faire passer notre association pour ce qu’elle n’est pas, alors que nous mettons en place en un an plus de projets utiles que certaines associations n’en réalisent en une vie. Des jeunes filles ont été agressé pour rien du tout, nous ne pouvions que réagir, nous avons fait notre devoir ».

Bilan : 5 blessés graves, dont une jeune fille poursuivit et tabassée par les combattants jusqu’au domicile de sa tante où elle s’était réfugiée.

Qui sont « les combattants » ?

Il s’agit d’une milice anti-Kabila qui a fait de Bruxelles son siège. Ses membres, constitués presque exclusivement d’hommes, comptent en leur sein, entre autre, d’anciens militaires, et des déçus du régime. Impossible d’identifier un véritable chef, complexe de définir leurs revendications d’autant plus que leurs communications même en Belgique ne se font qu’en Lingala et restent donc inaccessibles à d’autres publics. Le principal combat visible identifié est celui d’empêcher toute manifestation culturelle, mais surtout musicale menée par les principaux artistes congolais qui selon eux, jouent le jeu du pouvoir, profitent du chaos économique et culturel en RDC pour s’enrichir et surtout, se refusent d’user de leurs notoriétés pour dénoncer le régime en place.


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