Migrations et développement: une journée de réflexion Sud/Nord par Caritas Belgique
Le rôle des diasporas africaines est questionné.
Quels liens y a t-il entre migrations et developpement? comment ralentir les migrations à haut risque? quelles mesures de terrain prendre? Autant de questions abordées ce jour à l’initiative de l’ONG Caritas Belgique qui réunissait à Bruxelles, autour de la table des associations actives dans des pays du Sud et quelques représentants des diasporas africaines.
Ecouter la voix du Sud est primordial
Après la vague d’indignation sur l’esclavage infligé aux migrants subsahariens en Libye, le calme est de retour et les indignés se sont replongés dans leurs quotidiens. Qu’est ce qui a changé en Libye? y a t-il toujours autant de candidats à l’immigration clandestine? oui manifestement.
Au Niger, l’association d’aide aux migrants CADEV, représentée par Daniel Thiombiano est venue présenter ses stratégies de sensibilisation mises en place dans son pays à destination des jeunes et des personnes vulnérables afin non pas de bloquer la migration, mais de prévenir d’une réalité de parcours et des difficultés à l’arrivée quand on y parvient.
« On ne peut pas et on n’a pas le droit d’interdire, de bloquer des gens qui souhaitent migrer, car il s’agit de liberté et de droit individuelle. Mais il est de notre devoir de faire ce travail d’information et de sensibilisation en amont auprès de ces jeunes. »
S’est exprimé Alem Abraham, représentant de l’association ECC-SDCOAD, venu d’Ethiopie.
Cette association, dit-il, en plus d’informer des risques encourus par une aventure migratoire, propose des alternatives d’opportunités locales parfois méconnues des jeunes. Cependant, le problème reste complexe et difficile à résoudre, dans un pays qui comme pour la plupart en Afrique, est constitué de 60% de jeunes ouverts au monde et ambitieux. Un flux massif de demandes impossible à absorber par l’Etat.
Alem Abraham fait remarquer que parmi les causes de l’immigration, selon une étude de l’université d’Adigrat, outre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le chômage connu de tous, s’ajoute la pression sociale, familiale et un phénomène de mode.
Bon nombre de familles africaines vivent au dépend des transferts d’argent de fils et de filles des diasporas. Mener une réflexion sur les moyens et les stratégies de mise en commun des forces diasporiques, afin de les impliquer dans des projets de soutien au développement ou d’appui au retour volontaire est un chantier sur lequel Caritas international a opté de se pencher.
Une journée d’échange et de reflexion qui aboutira peut-être, probablement sur une amélioration des pratiques de terrain, d’appui au retour volontaire ou de soutien au développement des pays du Sud pour un impact concret sur les populations vulnérables et donc sur l’immigration.