Geoffrey Nkiani a osé inventer son avenir
Origine et succès de l’agence GN Modèls.
Il y a des domaines réputés accessibles à tous, certains sont présentés comme discriminants à l’entrée, et d’autres secteurs hermétiques au vu et au su de tous.
Geoffrey Nkiani lui a choisi de se jeter dans l’immensité du versant le plus hermétique du secteur de l’évènementiel. Il a créé GN Models il y a 4 ans. Une agence de mannequin, modèles et hôtesses. L’agence propose du booking humain. Des modèles pour défilés de mode, pour les évènements de lancement de marques, des shooting et tournages publicitaires, l’accueil d’évènements…
Avec 90 mannequins dont 75% de femmes, GN Modèls réalisait son premier défilé au Louise Gallery devant plus de 700 personnes présentes. Puis, tout s’est enchainé. Une tournée de défilés pour l’union belge des coiffeurs, le salon de l’auto pour Mercedes, la Fashion week de paris et le Brussel Fashion Day, l’un des défilés les plus prestigieux de Bruxelles.
Pourtant, obnubilé par une carrière de footballeur professionnel, Geoffrey décidait à 20 ans d’abandonner les crampons quand il comprend qu’il ne pourra pas atteindre cet objectif. Les vêtements, la mode et le « good life » l’intéressent tout autant. Cependant, le déclic arrivera après avoir visionner « Le diable s’habille en Prada » de David Frankel.
« Ça m’a rendu fou amoureux du milieu de la mode »
Le mental d’acier, le natif de Bruxelles force son destin et malgré tous les découragements de son entourage et du système, Geoffrey persiste et signe.
« Les gens me disaient d’arrêter de me prendre pour ce que je ne suis pas. D’autres me disaient qu’il était temps que je fasse un vrai métier, c’est un milieu fermé, tu ne viens pas de là, tu n’as pas les contacts, tu n’y arriveras pas. Ils ignoraient que je suis têtu, j’ai l’esprit de compétition. Le plan A c’est réussir, le plan B c’est réussir ».
Stakhanoviste et accrocheur, Geoffrey Nkiani axe toute sa vie autour de son travail, de ses rêves et met tout en place dit-il pour pouvoir vivre la vie de ses rêves.
Qu’as-tu identifié comme frein à l’entrepreneuriat en Belgique ?
On est en Belgique, et c’est un pays que j’adore, ça c’est sûr. Mais ce n’est pas un pays qui favorise l’entrepreneuriat. On est dans le CDI, la sécurité de l’emploi, ne pas trop gagner de l’argent. Ceci fait qu’il y a des moments de la vie où j’aurais mieux gagner ma vie en étant au chômage qu’en travaillant en tant qu’indépendant. Au plus tu travailles au plus on ajoute des contraintes. Un chômeur a des droits, un entrepreneur a des devoirs. Après il y a une question de mentalité par rapport aux anglo-saxon. Eux ils disent « i need to make money » (j’ai besoin de faire de l’argent) et nous on dit, « j’ai besoin de gagner de l’argent » et rien que cela dit tout sur les différences de mentalité. Pour moi c’est normal d’être un travailleur qui se donne à fond, à 100% dans son travail. Mais en Belgique c’est une qualité exceptionnelle.
Jusqu’où souhaites-tu arriver ?
Je ne sais pas, je n’ai pas de limites, j’ai déjà une grande chance de vivre aujourdhui de ma passion et c’est un premier rêve que j’ai réalisé. J’aimerai que l’agence devienne internationale, que des filles y vivent leurs rêves et gagnent bien leurs vies. Faire monter la mode Belge, aller le plus loin possible.
Pourquoi n’avez-vous pas de modèles noirs ?
Non c’est faux il y a des modèles noirs. C’est vrai qu’il n’y en a pas assez pour pouvoir facilement les identifier en allant voir le site internet ou en regardant mes défilés. Il faut dire malheureusement qu’on est en Belgique et que nous ne faisons que nous adapter au marché. Une agence c’est comme un commerce qui présente des produits en fonction de la demande. Ce sont les clients qui fixent leurs besoins. Je dois m’adapter aux clients.
Entouré à ce point de femmes, cela devient facile de chopper !?
C’est un mythe ! Ça peut paraitre cliché, mais il y a GN Models d’une part, et Geoffrey d’autre part. GN est la façade publique, mais Geoffrey est différent. Mes rencontres se font via GN. Elles ne sont donc pas authentiques, ni pures, mais intéressées, car professionnelles. Après 10 ans dans le milieu, m’amuser avec les filles ne m’intéresse toujours pas. Je reste encore romantique dans le fond et je crois à la véritable synergie des âmes.