Soul T : peintre des mélodies soul inspirées d’Afrique !
Qui est Soul T?
Soul T raconte des histoires de la vie, du quotidien. Il peint par ses mélodies fortes, la danse de l’humanité. C’est dans un café bruxellois que nous avons échangé avec cet authentique africain du monde.
Bruxellois depuis 15 ans, Soul T est né en 1984 au Burundi d’une mère Rwandaise. Avant d’atterrir en Angleterre, son histoire le mènera sur de multiples terres d’Afrique : Rwanda, Ouganda… Tout au long de cette vie marquée par les changements, un seul dénominateur commun persiste : la chanson, le Gospel ! Sa mère chante du Otis Redding et du Percy Sledge à longueur de journée. Soul T écoute également de la musique congolaise, du Franco, Tabu Ley grâce à sa sœur notamment. Dans sa famille chrétienne, ça chantonne dans tous les coins de la pièce et le gospel met tout le monde d’accord.
« Quand tu chantes le gospel, ce n’est pas toi que tu mets en valeur. Gospel veut dire le blues, cela veut dire James Brown, puis ça te ramène à la soul music et le message devient politisé et prend de l’importance. La soul c’est large. Et c’est une philosophie. Fela Kuti c’est de la soul, Tabu Ley c’est de la soul. Le blues c’est de la soula à partir du moment où il y a du ressenti ».
Une construction musicale qui a fait de Soul T un esclave de la qualité. Prendre son temps, toujours prendre son temps, travailler avec des musiciens exigeants, donner de sa personne et faire de l’authentique dans un nouveau monde du show business qui ne s’y prête pas.
« Moi je veux prendre mon temps pour peindre une image ».
Soul T a une approche musicale rythmée et douce à la fois. Cependant, rester funky n’enlève rien à son kif, lui qui a travaillé avec Stromae et plusieurs rappeurs. Au niveau discographique, en attendant la sortie de son premier véritable album, l’artiste a à son actif, un EP de 7 titres dont la magnifique chanson « be your man ».
L’EP se diffuse mieux en Angleterre, peut-être leur parle-t-il mieux ? ou serait-ce l’éternel problème des diffuseurs belges ?
Africain dans l’âme, Sout T a réussi à internationaliser naturellement sa musique, mais garde l’accent sur les thèmes de sa mama Africa.
« Certains parlent d’afrodescendants, d’afropéens, mais moi je me vois simplement comme un africain qui vit en Europe. Dans mon album, je parle de ce qu’est d’être un africain. Je m’adresse aux afro descendants, aux américains et je les invite à aller faire un tour en Afrique ».
La batterie étant son principal instrument de musique, Soul T excelle cependant à l’écriture et aux mélodies qu’il crée, même pour d’autres artistes. Ses perspectives à court terme restent dit-il, outre la sortie de l’album, l’aboutissement du projet en cours avec Maurice Poto, un temps producteur de Papa Wemba, puis de Singuila. Des rêves, il en a plein la tête, mais le plus humble et proche est celui de vivre pleinement de sa musique.
« Mon rêve c’est d’abord de gagner ma vie grâce à cela, mais aussi de toucher et d’inspirer les gens. Parler aux africains par le chant. Le chant c’est moi. Toutes mes émotions passent par le chant. Tout passe par là, c’est ma thérapie, c’est l’amour. Dieu c’est l’amour et l’amour c’est la musique ».
A propos de tous ces artistes rwandais qui montent ?
Je ne suis pas très connu dans le milieu rwandais, j’ai eu l’honneur d’être invité avec Jali à la fête du Rwanda, j’en étais heureux, car Jali est mon petit frère, je l’ai vu commencer à chanter. On se connait depuis longtemps, mais on n’est pas dans les mêmes univers. Par contre, avec Gaël Faye, j’aimerai bien bosser un jour. L’expression artistique se libère au Rwanda, les rwandais sont éparpillés, chacun a son histoire, les gens ont envie de la raconter. Il y a une confiance qui est revenue, puis il y a des précurseurs comme Corneille qui ont montré la voix.
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