« Nos morts ne sont pas morts »; Ode à nos disparus

EXTRAIT DE L’ESSAI POÉTIQUE FEMME D’AFRIQUE NOIRE, COULEUR DE L’HUMANITE

Il n’y a pas d’orgueil devant la mort
Nos morts ne sont pas morts.
Dans une famille
Un deuil est toujours un moment
De recueillement et de bénédiction
Nos morts ne sont pas morts
Nous ne les voyons plus
Nous ne les entendons plus
Ils sont partis
Papa est parti,
Maman est partie
Un des notre est parti
Notre ami est parti
De là où il est
Il veillera désormais sur nous
De là où il est
Il leur dira
Vous étiez là quand il était malade
De là où elle est
Elle leur dira
Vous l’avez aimé quand elle était avec vous
De là où elle est
Elle leur demandera de nous bénir davantage.
Nos morts ne sont pas morts
Ils sont toujours avec nous
Mais nous ne les voyons plus
Ils sont avec nous mais en esprit
Pour ceux d’entre vous
Comme ces enfants et petits enfants
Qui ont perdu leur père, leur grand-mère
Pour ceux d’entre vous
Comme ces mères
Qui ont perdu mari, ami, parent
Ne pleurez plus
Vous serez davantage bénis.
Nos morts ne sont pas des chefs de guerre
Nos morts ne sont pas des chefs de bataillon
Ce qu’ils nous laissent n’est pas matériel
Ce qu’ils nous laissent n’est pas visible
Ils nous laissent une source d’inspiration intarissable
Leur passé
Ils nous laissent une arme redoutable
Notre regard
Il nous permettra davantage de comprendre
Les douleurs de l’autre
Il nous permettra de surmonter nos peines. Il nous indiquera le chemin du pardon
Il nous indiquera la voie pour une paix durable.
Papa, Maman
Il y a quelques années
Tu nous encadrais
Il y a quelques jours
Nous te parlions encore
Il y a quelques jours
Nous te regardions
Mais tu ne nous parlais plus
Aujourd’hui
Comme nos autres parents
Tu es parti
De là où tu es
Nous ne te verrons plus
De là où tu es
Nous ne t’entendrons plus
De là où vous êtes
Vous assécherez
Nos larmes
Reposez en paix.