13 films africains au festival « Filmer à tout prix » à Bruxelles

Le Festival cinéma documentaire « filmer à Tout prix » présente à Bruxelles, « Afriques en Rhizomes ».

Nous voulions éviter les films clichés sur l’Afriques, des documentaires types ONG, nous voulions donner un regard différent et rechercher une pluralité d’approches cinématographique réelle.

Ce sont exprimés les programmateurs.

Afriques en rhizome

 Afrique en Rhizome met en lumière les productions de cinéastes africains et des diasporas, afin de voir quelles routes empruntent leurs créations et quelles Afriques nourrissent leurs imaginaires. certains films sont proches de la fiction, d’autres entrent en contact avec le monde dans un mode immédiat et direct. Il y en a parmi eux qui font l’effort d’excaver des événements oubliés par le discours dominant, pour mobiliser le courage face au mépris historique.  D’après Édouard Glissant, pour s’opposer à l’état perpétuel de violence qui caractérise nos temps, il nous faut changer l’imaginaire collectif. La programmation souhaite que les films présentés enrichiront les Afriques en rhizome dans l’imaginaire du spectateur.

La 16ème édition se déroulera à Bruxelles du 5 au 15 novembre. Afriques en rhizome est constitué de 13 films regroupés en 5 thématiques:

Amnésie Coloniale

« Le Malentendu colonial » de Jean marie Teno et « Western 4.33 » d’Aryan Kaganof

teno
Jean Marie Teno « le malentendu colonial »


Dans les crimes coloniaux du début du vingtième siècle se dessinent les violences et exterminations de masse qui marqueront sa suite. Les films de cette séance reviennent sur le génocide commis sous la domination coloniale allemande en l’actuelle Namibie. Jean-Marie Teno reconstruit les multiples facettes de la mission d’évangélisation d’Afrique et ses enchevêtrements avec l’exploitation coloniale. Cette histoire peu connue est également au coeur de Western 4.33. Le film expérimental d’Aryan Kaganoff explore le paysage postcolonial du désert namibien et nous emporte dans la mémoire d’une souffrance physique et de la perte. Présentation en français par Lotte Arndt, théoricienne culturelle et auteure, travaillant sur le présent postcolonial.

Les noeuds de L’Apartheid

« Le Maître se noie » de Penny Siopis et « L’afrikaner » d’Annalet Steenkamp
les noeuds de apartheid
les noeuds de apartheid
Ces deux films l’enchevêtrement des expériences individuelles et collectives liées à la violence des catégorisations raciales et pratiques d’apartheid. Le film intime d’Annalet Steenkamp aborde le racisme à travers le prisme de l’identité Boer qui repose sur le dévouement à la terre et la défiance vis-à-vis des noirs. Penny Siopis, quant à elle, tisse des séquences du found footage avec le récit de David Pratt, un sud-africain blanc qui, en 1960, a tiré sur le premier ministre Hendrik Verwoerd considéré comme le grand architecte de l’apartheid. Présentation en français par Pascale Obolo, cinéaste et rédactrice en chef d’Afrikadaa.

Identités en mouvement

« Eaten By The Heart Part I: How Do Africans Kiss? » de Zina Saro-Wiwa et « The Stuart Hall Project » de John Akomfrah
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Zina Saro-Wiwa questionne l’universalité supposée des gestes par lesquels on exprime l’amour. How do africans kiss? est la première partie d’une trilogie documentaire intitulée Eaten by the Heart. Par la voix de Stuart Hall, l’une des figures centrales des Cultural Studies britanniques, John Akomfrah raconte la période post-coloniale, des mouvements d’émancipation des peuples de l’après-guerre aux séismes politiques récents. Dans un monde hybride, selon Hall, l’identité est une conversation perpétuelle. Présentation en français par Matthias De Groof, cinéaste et chercheur en Cinéma et Art visuel à l’Université d’Anvers.

 Représentations

« È minha cara » de Thomas Allen Harris ; « Yellow Fever » de Ng’endo Mukii et « Dankumba » de Bakary Diallo

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Thomas Allen Harris nous embarque dans un voyage autoréflexif, du Bronx à Salvador de Bahia, à la recherche des esprits qui hantent ses rêves. Le titre du film – littéralement, Ceci est mon visage – évoque la question de la représentation de soi, comme Yellow Fever. Mêlant documentaire et animation, Ng’endo Mukii interroge le canon de beauté prédominant hérité de l’histoire de l’esclavage et consacré aujourd’hui par le marché. Dankumba est un voyage haptique dans un village malien, évoquant une spiritualité présente dans les petits gestes du quotidien. Présentation en français par Michel Luntumbue, analyste politique et animateur socioculturel.

 Déplacements et trajectoires

« Tomo » de Bakary Diallo;  » Glissant: one world in relation » de Manthia Diawara et « Afronauts » de Frances Bodomo
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Tomo de Bakary Diallo
Le très habité Tomo de Bakary Diallo évoque la violence, les mémoires de la guerre, peut-être aussi de l’esclavage. Les territoires en mouvement et la mémoire de l’esclavage font partie de la philosophie d’Edouard Glissant, écrivain et poète martiniquais anti-colonialiste, de sa vision du monde en rhizome, créolisé et imprévisible. One world in relation est une conversation cinématographique et philosophique entre Manthia Diawara et Edouard Glissant, traversant l’Atlantique. Inspiré par le programme spatial zambien des années ‘60, Afronauts est un voyage symbolique dans l’espace et une quête, menée par Matha, « la mère des exilés ». Présentation en français par Ayoko Mensah, journaliste au Monde Afrique et ancienne rédactrice en chef d’Africultures.

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