Les journées de l’Afrique 2016; une pâle copie des précédentes
Après 5 éditions des journées de l’Afrique, aucun document écrit, aucun manifeste n’a vu le jour et aucune revendication non plus.
Annoncée en grande pompe comme la journée de tous les bilans, d’échanges et de débats dédiée aux diasporas d’Afrique sub-sahariennes de Belgique, le Parti socialiste a fait fausse route samedi dernier dans l’organisation de cette cinquième édition. Une odeur « d’inutile » flotte encore sur cette édition 2016 qui a vu battre son record de non-participation. En effet, jamais il n’y avait eu aussi peu de monde lors de ces journées. Difficile dès lors d’identifier les raisons de ces désertions, entre signaux de lassitude et défauts de communication…
Selon les organisateurs, cette journée visait deux objectifs: Évaluer aux côtés des élus, les avancées depuis les engagements pris durant les quatre premières éditions et récolter comme il est de coutume, de nouveaux avis, demandes et recommandations. Mis à part la dite création imminente d’une maison de l’Afrique, on a assisté à des échanges redondants au sein des ateliers. Beaucoup de sympathie, de discussions amicales, et très peu de mesures concrètes. Aucun Bilan en bonne et due forme n’a été présenté. Trois ateliers de discussions qui ont donnés naissance à une souris. On note l’absence d’une séance plénière qui aurait permis au public de prendre connaissance des recommandations issues de ces divers ateliers. La journée s’est achevée en queue de poisson dans un vacarme de brocante.
Une bonne franche du public afro-belge présente a exprimé sa déception quant à l’organisation de cette journée ainsi que le manque flagrant de sérieux. Si on peut louer la présence et la volonté manifeste des personnalités politiques telles-que Fadila Laanan, Laurette Onkelinx, Maria Arena, Bea Diallo ou encore Colette Njomgang, il est légitime de décrier l’absence d’élus d’origines subsahariennes dans le rôle d’intervenants au sein des ateliers.
A quand la fin du ridiculement festif?
Cette question récurrente au sein de la nouvelle génération afropéenne semble n’avoir pas encore trouvé écho favorable. Pourquoi diable s’obstine t-on à lier tout mouvement africain ou dédié à ceux-ci à un environnement festif? qu’y a-t-il de maladroit à se passer des bananes plantains et de djembé à l’heure où le chômage des jeunes afro-belges sévit en masse? à l’heure où les discriminations au logement et à l’emploi atteignent des sommets? y a t-il vraiment de quoi faire la fête quand les frais complémentaires d’inscription pour étudiants étrangers viennent de passer du simple au double? Il serait injuste d’épargner certaines de ces associations africaines en manque d’inventivité et de sérieux. Si non, comment admettre que dans un « village associatif » il ne soit proposé que nourriture et danse?
Il est également triste de constater qu’après 5 éditions des journées de l’Afrique, aucun document écrit, aucun manifeste n’aie vu le jour et aucune revendication non plus n’aie été émise. Il n’est donc pas vile d’espérer ou d’attendre un sursaut positif des différentes parties concernées.
annie Nti
avril 27, 2016Cette analyse est sans complaisance, c’est une grande première. J’avais il y a quelques années fait un papier sur ce que j’ai qualifié des élites de la diversion. Le militantisme se trouve hors des associations des migrants qui sont pour la plupart des clubs de divertissements ou les champs de bataille où les égos viennent s’affronter. Incapable de mesurer les enjeux et de trouver des pistes de solutions à nos multiples problèmes dont tu as énuméré quelques uns, il ne se passe un seul WK sans qu’il y ai moins trois soirées festives. Les cercles de réflexions sont rares et n’intéresse pas grand monde comme si la fatalité nous collait incontestablement à la peau. En folklorisant les initiatives des migrants surtout subsahariens, les autorités politiques ont su comment neutraliser et anesthésié l’éveil des consciences de « cette foule qui ne sait pas faire foule »