« Laissez bronzer les cadavres »: du pur génie

Le 26 septembre a eu lieu l’avant-première belge du nouveau film d’Hélène Cattet et Bruno Forzani.

Après deux excellents long-métrages – « Amer » et « L’étrange couleur des larmes de ton corps » –, le duo de réalisateurs nous présente « Laissez bronzer les cadavres », un hommage au western spaghetti – westerns italiens des années 60 – basé sur le livre du même titre de Jean-Patrick Manchette et Jean-Pierre Bastid. Sans surprise, le film ne nous a pas laissés indifférents!

L’histoire se déroule dans un petit village abandonné sur la côte méditerranéenne, et raconte comment Rhino et sa bande, qui viennent de voler 250 kilos d’or, essayent d’échapper aux flics qui les traquent. Psychédélisme, coups de feu et surréalisme se rencontrent dans ce chef d’oeuvre pour nous nous faire redécouvrir le cinéma de genre.

Pourquoi ce film est génial?

D’abord la bande son, extrêmement travaillée. D’ailleurs, Cattet et Forzani expliquent que le tournage se faisait sans prise de son directe – mise à part les dialogues, ils ont passé plusieurs semaines à créer le bruitage du film. Cela donne lieu à un film très sensoriel, où chaque détail sur l’écran est accompagné d’un son.
La musique est presque dans sa totalité extraite d’autres films de genre. Les réalisateurs ont repris les pièces d’Ennio Morricone, le fameux compositeur des films de Sergio Leone, le père du western spaghetti.

élément marquant, l’utilisation des coups de feu presque comme de la musique concrète, selon les auteurs. Un procédé courageux mais très bien mené. Le paysage sonore n’est pas le seul élément qui donne cet aspect sensoriel au film. La direction photographique est de même intéressante. Les gros plans des personnages, cette caméra étrange, témoin de l’action, et aussi le grain photographique à l’ancienne. On peut presque sentir la pellicule photographique !
Il est pertinent de remarquer la temporalité atypique du long-métrage. Au début du film, l’heure à laquelle se déroule l’action apparaît à l’écran. Au fur et à mesure que l’histoire avance, on fait des allées-retour selon le point de vue des différents personnages. Ainsi, on peut voir la même action à deux endroits différents, selon comment chaque personnage est en train de vivre la situation. Cela est aussi le cas dans l’œuvre originale, un effet cinématographique très bien réussi.

Hélène Cattet et Bruno Forzani ont réussi encore une fois à nous impressionner par leurs talents.  c’est probablement pour ces raisons qu’ils ont été nommé au  Méliès d’Argent au Festival International du Film Fantastique de Strasbourg.

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