Barthélémy Toguo: l’engagement artistique du Cameroun à Paris

Après avoir été nominé au prix Marcel Duchamp, l’artiste Barthélémy Toguo a présenté à Paris, sa nouvelle exposition intitulée « Strange Fruit ».

Il y dénonce le racisme et les injustices souffertes par les afro-descendants. Alors que le nouveau Musée de Louvain-la-Neuve avait un projet d’ouverture avec l’artiste, cela n’a finalement pas abouti. Par contre, cette installation dans la Galerie Lelong est variée et très intéressante.

Toguo expose d’abord un buste d’Ida B. Wells, journaliste afro-américaine combattante contre le lynchage et la ségrégation. Mais la dénonciation et plus explicite. Suspendus au plafond, des branches rappellent la savane africaine, branches au-dessus desquelles des corbeaux – symboles de mauvais augure – en bronze surveillent les visiteurs. Des cordes de pendu sont accompagnées de chiens de police.

Le titre de l’exposition et les cordes de pendu font allusion à la chanson du même nom de Billie Holiday :

Southern trees bear strange fruit /  Les arbres du sud portent un fruit étrange
Blood on the leaves and blood on the root  /  Du sang sur leurs feuilles et du sang sur leurs racines
Black bodies swinging in the southern breeze  /  Des corps noirs qui se balancent dans la brise du sud
Strange fruit hanging from poplar trees  /  Un fruit étrange suspendu aux peupliers 

barthelemi Togo artiste

Un objet récurrent tout au long de l’exposition est le revolver. Représentant la violence – et arme de de la police, qui a tué pas mal de citoyens noirs aux États-Unis – le revolver est au centre d’œuvres comme « Black Lives Always Matter », où l’artiste présente dix portraits à l’aquarelle de personnes ayant été arrêtés par la police en étranges circonstances. Et face à ces visages, deux revolvers en bois les menacent.

Barthelemi Toguo artiste camerounais

Barthélémy Toguo utilise son art comme moyen de dénoncer les inégalités et de défendre ses valeurs. « Strange Fruit » est une installation qui fait face à la montée du racisme tout autour du monde – et surtout aux États-Unis, où des manifestations suprémacistes ont déjà eu lieu. Né à Bandjoun, au Cameroun, Toguo a fait des expositions internationales depuis 1998 et a participé à la Biennale de Dakar.

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