La série « POSE », révèle la communauté la plus discriminée de toute l’amérique raciste
STRYKE THE POSE!!!- Prenez la pause!!!
C’est ainsi que débute la chanson mondialement connue « VOGUE » de Madonna, celle que tout le monde surnomme la reine de la pop. C’est à travers cette chanson qu’elle a contribué à populariser un mouvement originellement créé par une population marginalisée.
Les producteurs de la série POSE ont eu l’idée de lui rendre hommage à un moment de la série en diffusant ce classique indémodable pour créer le lien entre les pionniers du voguing et la star qui a contribué à le faire connaître à l’échelle mondial.
Si hommage il y a, cette série vient mettre en avant cette population marginalisée qui a créé le voguing. Une danse urbaine née dans les années 1970 et créée à New York, par les population LGBT afro-américaine et latino. Ce mouvement artistique était utilisé par ces minorités comme catharsis aux épreuves qu’elles traversaient au quotidien.
La danse proprement dite consistait à suivre le mouvement de la musique en prenant des poses comme des mannequins, notamment ceux et celles des magazines populaires tels Vogue, d’où le nom « POSE » de la série et le terme « VOGUING ».
(« Ladies with an attitude- fellows that were in the mood-Don’t just stand there, let’s get to it
Strike a pose, there’s nothing to it / Les filles avec une attitude, les types qui étaient dans l’ambiance, ne restez pas là, allez-y posez, il n’y a rien à faire. »).
Dans la série nous nous situons à New-York fin des années 80. À rythme régulier, des personnes Queers (dont une majorité de transgenres noires) fréquentent les ballrooms. Ces soirées, où se déroulent des battles de danse Voguing dans des tenues aussi originales que somptueuses et extravagantes donnent des airs de défilés sous le regard d’un jury et sous des compliments et remarques cinglantes du bon vouloir de l’animateur de la soirée interprété par le grandiose Billy Porter.
A première vue nous pouvons être émerveillés par tant de beauté, de strass et paillettes mais très vite, nous nous confrontons à la dure réalité de ces personnes qui cumulent à elles seules toutes les couches de discriminations et d’exclusions sociales existantes. Leur couleur de peau, leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou encore leur statut sérologique. Car, rappelons-le, nous sommes à la fin des années 80 et à cette époque, la peur et la paranoïa autour du sida est à son paroxysme d’autant plus que les personnes qui étaient porteuses en mouraient systématiquement. Punis de l’intérieur par cette maladie qui les ronge, mais aussi punis de l’extérieur par une société qui les rejette.
POSE marque un tournant dans l’espace télévisuel soutenue par de grandes chaînes américaines car elle brise de nombreux tabous en parlant frontalement de différents aspects de la vie d’homosexuels et de transgenres noires des années 80.
Avec Laverne Cox, popularisée via la série « Orange is the new black », ces actrices ouvrent la voie à d’autres actrices transgenres après elles. Une façon de donner suite au travail de RuPaul qui par son art et son activisme a contribué, à sa manière, à faire avancer les causes de minorités.
Le producteur Ryan Murphy, qui produit également la série télé American Horror History, montre une réelle volonté de transmettre des émotions avec intensité. La joie, le désir de danser et de liberté, la tristesse, la colère et la révolte ; on a également droit à de la nostalgie grâce à une succession d’anciens classiques funkys de l’époque (La magnifique réinterprétation du classique « Home », Diana Ross, Donna Summers, Janet Jackson, Cameo, etc) des années 60 jusqu’au début des années 90.
Tout semble bien parti pour un Emy Awards !?