Migou : Le passage de l’ombre à la lumière d’un groovy gentleman

Le long baiser de Migou marque la fin d’un long processus d’apprentissage, d’exercice artistique polyvalent dans la lumière de l’anonymat et le début d’un gentleman qui groove aux yeux de tous.

Bruxellois, métis de parents belge et rwandais, Migou est socio anthropologue. Un métier qu’il exerce à plein temps, autant que sa musique depuis les bancs de l’université où avec Daniel Vincke de « Tam écho tam » et d’autres, il écrit ses premières chansons, puis compose ses premières mélodies. Auteur, compositeur et guitariste, Migou aime bien faire les choses et pour y arriver, il n’hésite pas à apprendre. Durant cinq années, il prendra des cours de chants Lyriques après avoir connu le Jazz Studio à Anvers, la seule école de Jazz en Belgique. Il perfectionne alors sa guitare tout en se donnant à l’écriture. En attendant de trouver son style, Migou écrit pour les autres ; entre autre, Samir Baris, lauréat du prix de la musique française en 2005, et plus récemment Marie de Condé, présente aux francofolies 2016.

Migou vient de signer son premier album dont le titre phare, « Un long baiser » se laisse gracieusement déguster. La voix grave et suave, le son groovy très chaloupé néanmoins, impose au corps le tempo de la marche. Migou définit son propre style comme étant de la « gentle groove» .

«Je me suis donné à fond pour cet album, avec l’aide de mon directeur artistique Philippe Laloy au four et au moulin, on s’est surtout fait plaisir en y mettant de l’ambition en terme de qualité et de son »

Du plaisir, difficile d’en douter quand on regarde le clip vidéo. Un chef d’œuvre de créativité en 2D qui plonge doucement dans l’univers du groovy gentleman. Ses influences, Brassens, Sting, Antonio Carlos Jobim, s’il fallait en choisir trois, ce serait eux, ses « maîtres » dit-il.

« je suis également en admiration pour le monde de la Black groove américaine qui influence ma musique. De la nouvelle génération, je suis fan de Tété, de kéziah jones. Coco Malabar, un vieux de la musique congolaise, guitariste virtuose».

A propos de Stromae

Il est naturel de tendre à comparer les deux artistes. Tous les deux métis rwandais à la silhouette longiligne et atypique, mais la comparaison n’ira pas plus loin. Cependant, Migou a son avis sur la star belge.

« Stromae c’est un o.v.n.i, difficile de le classer. Il a ouvert la voie, il a su rentrer dans le circuit avec une casquette afro/métis/venu d’ailleurs, et ressortir avec une casquette tout simplement belge. C’est beau de voir la Belgique se revendiquer d’un métis africain. Je n’écoute en principe pas de la musique électronique, sauf que le talent traverse les styles et c’est le cas pour lui. Il sait groover, danser, il a l’art du phrasé. »

Le groovy gentleman est à découvrir. Solitaire et amoureux du chez lui, Migou ne s’en cache pas.

« J’aime la solitude mais quand je passe la porte pour sortir de chez moi, je suis citoyen du monde avec une grosse sensibilité africaine».

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