Dieudonné Ella Oyono, de Libreville à la tête du parti séparatiste québécois
Élu le 10 novembre dernier président du Parti québécois (PQ)
Ce nom ne vous dit peut-être rien mais si vous suivez l’actualité canadienne, et plus précisément celle du Québec, il est peu probable que vous n’ayez jamais entendu parler de lui. Ce natif du Gabon, parti vivre au Québec en 2001, a été élu le 10 novembre dernier président du Parti québécois (PQ), formation politique qui lutte pour l’indépendance de la province francophone du Canada, 7 ans seulement après son entrée au parti.
C’est la première fois que ce poste est occupé par un Québécois originaire d’Afrique. Dieudonné Ella Oyono est né au Gabon et a étudié les sciences économiques à l’université Omar Bongo. Arrivé au Québec à l’âge de 27 ans, il entreprend un doctorat en économie. Dieudonné a bien failli ne jamais arriver à destination, car son trajet vers Montréal a eu lieu le 11 septembre 2001, date à laquelle son vol a été détourné dû à la fermeture de l’espace aérien nord-américain, en raison des attentats terroristes perpétrés aux USA.
Son histoire d’amour avec le Québec ne pouvait que bien se poursuivre. Séduit par la ville de Montréal, il entame une procédure de résidence permanente qui l’amène à exercer dans la fonction publique tout en étant chargé de cours d’économie à l’université du Québec à Montréal (UQAM), où il a obtenu son doctorat.
Son engagement politique ne se concrétisera que plus tard, après avoir travaillé dans plusieurs ministères québécois, à des postes différents.
Il commence par se faire des dents au niveau du syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), le plus grand syndicat du genre au Québec, qui regroupe l’ensemble des professionnels issus de presque toutes les disciplines et ayant une formation universitaire ou équivalente.
C’est lors d’une discussion avec un de ses anciens professeurs, Nicolas Marceau, que Dieudonné Ella Oyono commence, en 2012, à militer au PQ. Il y a d’ailleurs été président du comité de la diversité.
En 2018, il décide de rendre publique sa flamme pour son pays d’adoption avec la publication de son livre : « Comment tomber en amour avec son nouveau pays ? – Dix-sept ans de vie commune avec le Québec », afin de témoigner sa reconnaissance envers les Québécois, être un exemple pour les membres des différentes communautés culturelles et être un acteur majeur des politiques publiques des 10 prochaines années.