Le nouveau Brukmer magazine est en kiosque et met à l’honneur, 10 personnalités afro-descendantes

10 afro-descendants qui illuminent la Belgique.

L’édition de juillet 2016, met l’accent sur la reconnaissance. Reconnaitre les compétences au sein des communautés africaines, sans attendre les autres, ériger ses perles au sommet. Applaudir les exploits de sa communauté, se prosterner devant nos personnalités lumière, explique Nel Tsopo le rédacteur en chef qui signe l’éditorial.

brukmer magazine juillet 2016

EDITORIAL

Paris n’est pas la plus belle ville du monde. C’est dans un chauvin délire qu’une poignée d’individus aveuglés par leur amour pour la capitale française, décidaient il y a près d’un siècle, de déclarer Paris, plus belle ville au monde. Pour légitimer leurs fantasmes, ils faisaient appel à leurs cousins européens pour approuver et valider cette assertion «objective» disent-ils. Objective car basée sur des critères transparents. Critères qu’eux-mêmes prirent soin d’établir selon leurs réalités, selon leur propre représentation de la beauté urbaine, selon leur prisme culturel. Jamais le citoyen ougandais n’a été consulté. Les institutions africaines, australiennes ou latino-américaines ont-elles donné leurs avis sur ces critères? Le reste du monde est-il en accord avec ces critères de beauté?

Qu’on s’entende bien, Paris est une belle ville comme tant d’autres belles villes au monde. Mais à force de marteler depuis des dizaines d’années à travers le monde cette réalité subjective, Paris s’est convaincue d’être la plus belle. Ses dirigeants y croient ferme, et le monde entier s’y est fait. Paris n’a plus le droit de sombrer, Paris doit assumer et défendre un titre qu’elle a conquis sans compétition. Elle se doit de rester grande, belle, et peut-être qu’un jour, elle deviendra la plus belle ville au monde.

L’absence de reconnaissance est un poison lent et sournois

 Haïr une communauté ne revient pas qu’à proférer des paroles haineuses envers celle-ci; c’est surtout ignorer les forces vives de cette communauté, passer sous silence ses exploits. Les véritables ennemis de la communauté afro-européenne, sont ces détenteurs de pouvoirs qui choisissent de ne mettre en avant que la face scandaleuse ou misérabiliste de celle-ci, valorisent ses faux héros et s’abstiennent de toute reconnaissance. Naïfs nous serions d’attendre la reconnaissance d’anciens bourreaux, vilains nous serions de n’applaudir nos valeurs sûres que sur ordre des autres. Aux Africains d’honorer les leurs, c’est aux afro-européens de se déclarer beauté et amour. A eux d’imposer aux autres la reconnaissance de leurs  compétences. Comme Paris, c’est aux africains de se prosterner devant leurs personnalités lumières. A combien sommes-nous capables de citer 3 inventeurs afro-descendants ? Comme si l’histoire de l’humanité s’était faite sans africains, mais avec leur sous-sol. Et pourtant, Alexandre MILES inventait le premier ascenseur électronique en 1838. Granville T.WOODS à la fin des années 1800 révolutionnait le monde par ses inventions du four de chaudière à vapeur, le chemin de fer électrique, l’émetteur de téléphone, la télégraphie ferroviaire… Tous autant que Matthew HENSON qui fut le premier explorateur à atteindre le pôle nord, ont été relégués dans les WC de l’histoire.

En 2016, Brukmer Magazine, aveuglé par la lumière de 10 personnalités afro-belges, décide de les honorer. Pr Charles Pilipili, Kool Koor, Cerina de Rosen, Badi, Boddhi Satva, Marc Zinga, Anne Zagré, Patricia Willock, Harwan Red Et Kody ont enfoncé des portes à coup de talent et de travail acharné dans leurs domaines respectifs. Ils ont le mérite de défricher, de créer et illuminer des sentiers dans un contexte hostile de jungle euro-capitaliste. Place à la reconnaissance!

Nel Tsopo Nziemi – Rédacteur en chef

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