L’ouragan Babetida Sadjo

Le Cinéma Belge ne fera pas sans

Comment passer à côté de cette force de la nature sortie tout droit des terres de Bafatá en Guinée Bissau ?

Babetida Sadjo a tout d’une grande, Babetida est une grande ! Et si les yeux et les oreilles stratégiques qui se sont posés sur Virginie Effira ou Viola Davies passaient par le théâtre le public à Bruxelles, écouter les murs murmurer ? S’ils faisaient un arrêt momentané sur netflix respirer le souffle d’« and breathe normally », quel virage prendrait la vie déjà extraordinaire de celle qui après 4 années passées au Vietnam, entrait au conservatoire Royal de Bruxelles.

Photo © Bruno Mullenaerts

Sortie de cet apprentissage des codes théâtraux occidentaux, car Babetida a en réalité tout appris avant sa naissance, elle joue rapidement des rôles importants dans des théâtres bruxellois connus. Pourquoi résister à son talent ? Les réalisateurs l’essaient tout de suite dans des courts métrages, dont le puissant « la loi du déshonneur » de Francisco Luzemo (Golden Artistic Awards 2017 ), où elle crèvera l’écran.

Parallèlement, Babetida Sadjo s’illustre dans des rôles à la télévision et dans des longs métrages comme Ombline de Stéphane Cazes avec Mélanie Thierry. En 2015, elle remporte l’Ensor (équivalent des « Magritte » en Flandre) du meilleur second rôle dans Waste land de Pieter Van Hees au côté de Jérémie Renier. On la retrouvera dans The Paradise Suite de Joost Van Ginkel, avec notamment Issaka Sawadogo, qui a été projeté en première mondiale au Festival du Film de Toronto, au Nederlands Film Festival à Utrecht. Ce film a été présélectionné pour les Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger.

Dans le film islandais « and breathe normally » de Isold Uggadottir, elle enfile le rôle principal et décroche le prix de la meilleure actrice aux Brukmer Golden Artistic Awards en 2018. Ce film a été sélectionné au prestigieux festival SUNDANCE créé par Robert Redford. Son talent a été vivement salué par la critique dans ce film qui raflera plusieurs prix et continue sa vie sur Netflix !

Babetida actrice, fait découvrir son incroyable don de l’écriture sur un monologue scotchant, et renversant, au sujet de la douleur d’une fille en absence de son père qu’elle-même met en scène et interprète : « les murs murmurent » à tomber par terre.

Deux projets palpitants

Babetida réalisera son premier court métrage en octobre 2019. « Les Amazones » viennent de recevoir un financement pour sa production. Dans le même temps, c’est aux côtés de Marc Zinga (Golden Artistic Awards 2016) qu’elle vient de démarrer le tournage de la nouvelle série « Moloch » qui sera diffusée sur ARTE.

Les portes s’ouvrent à l’internationale, tandis que la Belgique du cinéma fait encore la fine bouche. Babetida est un train à grande vitesse qu’il sera difficile de rattraper

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